HUMEUR | Sitôt l’étape des élections régionales passée de justesse avec la double gifle du score sans précédent du Front National et du maintien d’une abstention record qui désavoue globalement une classe politique déconsidérée, voici que parmi Les Républicains, décidément rongés par un vertige masochiste, certains font redémarrer la machine à perdre des grandes échéances.

À peine Nicolas Sarkozy a-t-il évacué — mieux vaut tard que jamais — le produit toxique du discours délétère de la très politiquement correcte Bo-bo NKM, cette précieuse ridicule de la gauche caviar parisienne qui marquait régulièrement contre son camp de l’ex-UMP, que deux autres ténors de la cacophonie en rajoutent dans le concert de casseroles : depuis son fief de Bordeaux, le meilleur d’entre tous, Alain Juppé, allié indéfectible du conformisme socialisant, dénonce une dérive « monarchique ».

Et voici que depuis Nice, la capitale du carnaval, l’ineffable Christian Estrosi, se comporte en obligé du Parti socialiste : il se met à critiquer en caméléon expérimenté le discours du « ni-ni » de Sarkozy, et il reprend un adjectif favori de son nouveau mentor Manuel Valls, « nauséabond », pour mener une guérilla verbale contre le Front national qui n’en demandait pas tant comme faire-valoir…

Chez ces vieux diadoques, tout se passe comme si… rien ne s’était passé depuis quelques semaines : leurs appétits d’hier se réveillent avec leurs ambitions politiciennes, même si le peuple français n’en veut décidément plus.

Denis Lensel

 

 

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