Deux livres paraissent cet automne : l’un du cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, l’autre du bénédictin Martin Werlen, ancien père abbé d’Einsiedeln (Suisse).
Le premier est intitulé La Force du silence, et son auteur affirme qu’il est « grand temps d’entrer dans le silence de la liturgie ». « Comment l’homme peut-il être réellement à l’image de Dieu ? », s’interroge le prélat guinéen qui répond sans détour : « Il doit entrer dans le silence », car « le bavard ne peut qu’être loin de Dieu, incapable de toute activité spirituelle profonde ».
L’autre livre, écrit en allemand, a pour titre Wo kämen wir hin ? (Où irions-nous ?). Le P. Werlen, connu pour son progressisme intempérant, milite en faveur d’une plus grande insertion des femmes dans l’Eglise, trouvant qu’il serait « grandiose » que les bénédictins élisent une femme comme primat de l’ordre. – Le religieux présentait son ouvrage aux journalistes dans une pizzeria…, considérant que c’était le lieu idéal pour faire des rencontres inattendues.
Deux livres, deux visions. Le regard trouble du bénédictin européen et l’œil limpide du prélat africain. Les timorés diront qu’il faut nuancer, que tout n’est pas si simple : noir ou blanc. On nous permettra de nous réjouir de voir le sens du sacré et l’importance du silence dans la liturgie rappelés avec netteté. Noir sur blanc.
Abbé Alain Lorans
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