Quelques-uns de nos lecteurs, assez mal inspirés, nous ont reproché, au cours des dernières semaines, les critiques que nous portions à l’encontre du candidat démocrate américain Joe Biden. Il faut bien reconnaître, malheureusement, qu’elles n’étaient que trop bien fondées. Depuis son installation définitive à la Maison blanche, le 20 janvier dernier, nous voyons sous nos yeux se dérouler le scénario implacable de la revanche haineuse du progressisme sur l’ère de Donald Trump.

Les Etats-Unis sont déchirés, et le pays a atteint un niveau de tensions internes qui n’est pas sans rappeler le climat qui a précédé la Guerre de Sécession. Et dans ce contexte, les prophètes du modernisme triomphant, enfin arrivés au pouvoir dans des conditions plus qu’équivoques, ne font rien pour emprunter le chemin de l’apaisement public. Au lieu de jouer la carte de l’équilibre et de la sagesse, ils jettent de l’huile sur le feu, et font tout pour rejeter hors de la cité et pousser à bout les 74 millions d’électeurs de Donald Trump.

Voyons en effet en quoi ont consisté les premiers jours de mandat de Joe Biden : une frénésie de signatures, de décrets, destinés à détricoter en un temps record l’œuvre de son prédécesseur. Une damnatio memoriae en bonne et due forme. Ce ne sont pas moins de 36 décrets qui ont été signés rien que le premier jour de sa présidence… C’est le triomphe de l’arbitraire présidentiel, mais on nous chante que la démocratie est du côté de Biden, il n’y a donc qu’à se taire.

Dans ces décrets, tout y passe. Retour en force à l’OMS ou au sein de l’accord de Paris, autorisation pour les hommes transgenres de participer aux compétitions sportives féminines, financement des organisations internationales pro-avortement… Et s’il ne s’agissait que de cela. Il faudrait mentionner bien sûr la nomination d’un transgenre comme ministre adjoint à la santé. Sitôt Biden élu, la machine à détruire le passé s’est elle aussi remise en branle. San Francisco annonce vouloir débaptiser un tiers de ses écoles, et effacer le souvenir de Washington, Jefferson et même Lincoln. A quand le changement de nom de la capitale ? L’ingérence va-t-en guerre des parangons de la démocratie militante reprend enfin de plus belle : les Etats-Unis commencent déjà à faire la leçon à la Birmanie en proie à un coup d’Etat, et brandissent la menace de sanctions.

Nous pouvions imaginer le pire… et c’est bien le pire qui est en train de se réaliser.

Joe Biden se permet tout, car il est dans le camp du « Bien » et agit sous le couvert d’une belle étiquette « catholique » que le pape François est bien le dernier à chercher à lui contester. Dans sa déclaration au nouveau président élu, le souverain pontife s’est félicité de ce que Biden allait pouvoir œuvrer à la justice sociale… sans daigner évoquer, même sous la forme d’un avertissement discret, la pente dangereuse qu’il allait certainement emprunter sur le plan moral et sociétal. Les évêques américains, fort heureusement, sont quant à eux montés au créneau depuis.

Que l’on ne nous dise pas : « Nous ne sommes pas américains, Joe Biden n’est pas notre président, cela ne nous concerne pas ». Certes nous sommes Français, mais il n’en reste pas moins que ses décisions nous concernent comme conservateurs et comme croyants. A l’échelle internationale, il appuie dramatiquement sur la pédale d’accélérateur pour construire un monde mortifère où tout est possible du moment que la loi naturelle est piétinée et avilie. Il donne l’exemple, et se pose en occasion de scandale. Les progressistes qui prospèrent sur notre sol reçoivent d’outre-Atlantique un formidable encouragement pour continuer la mise en œuvre de leur programme profondément destructeur des fondements de notre civilisation chrétienne. En cela, nous ne devons pas cesser d’appeler à ouvrir les yeux et combattre la Biden-mania qui s’est emparée des élites bien-comme-il-faut comme des médias français : la folie démocrate à l’œuvre depuis le 20 janvier de l’autre côté de l’océan n’est que le prélude de ce qui nous attend.

François Billot de Lochner