Source [Smart reading press] Le 28 octobre dernier, à l’initiative d’un rabbin israélien, membre de l’Académie pontificale pour la vie, une déclaration commune sur la fin de vie a été signée par des représentants des grandes religions monothéistes catholiques, orthodoxes, juifs et musulmans. L’aboutissement de ce travail sous la forme d’un document signé et publié est un événement en soi, car il constitue une première dans un paysage médiatique international qui souligne plutôt les oppositions et les divisions entre les religions.
L’accord historique sur la fin de vie signé le 28 octobre par des représentants des grandes religions monothéistes – dont vous trouverez une traduction à télécharger – veut contribuer à une prise de conscience sociétale de ce qui définit véritablement une mort dans la dignité. Car dans les débats politiques actuels, c’est au nom du droit de mourir dans la dignité qu’on légalise l’euthanasie et/ou le suicide assisté dans une approche qui nie non seulement la dignité de la vie humaine, mais aussi sa condition, qui comprend la souffrance et la mort.
Ce travail permet ainsi de conclure de façon claire à des éléments indispensables pour permettre une fin de vie digne qui respecte toutes les dimensions de la personne humaine, physique, psychologique et spirituelle, rappelant à chacun ses responsabilités et ses devoirs, qu’il s’agisse du politique, du personnel soignant ou des communautés de croyants.
Rassembler les grandes religions monothéistes dans une position éthique commune et formelle constitue une première historique. Dans une société occidentale de plus en plus sécularisée, qui renvoie le fait religieux à la sphère strictement privée, elle permet de donner le poids de la représentativité de plus de 2,6 milliards de croyants et pratiquants de ces religions et une prise de conscience que le fait religieux est un fait humain qui concerne tous les hommes.
Sur la base d’une filiation abrahamique commune, les représentants ont réussi à trouver une formulation pour rappeler que toute vie humaine a une valeur inaliénable et que rien ne saurait justifier ni l’euthanasie ni le suicide assisté. C’est à partir de ce rappel commun d’une vérité fondamentale naturelle que le groupe de travail s’est attaché à trouver les éléments à prendre en compte pour former un jugement pratique sur les conditions et les décisions qui touchent à la fin de vie. Le message porte donc à la fois sur des vérités universelles sur la valeur de la vie, sur le caractère intrinsèquement mauvais de l’euthanasie et du suicide assisté, mais aussi sur des considérations pratiques à connaître, à rechercher et à promouvoir.
À ce titre, le document s’adresse à un public extrêmement large. S’il constitue une référence pour tous les croyants et pratiquants de ces communautés dans leur condition humaine – mais aussi dans leurs responsabilités de personnel soignant, de religieux ou d’engagement politique –, il est également à destination de tous les hommes et femmes qui, par leur métier ou par leurs engagements, sont en contact avec les personnes en fin de vie et leurs familles. Il définit ainsi les responsabilités sociétales et professionnelles et le devoir éthique qui y sont attachés. Le caractère synthétique, notamment des conclusions, cherche à renforcer la compréhension des personnels soignants vis-à-vis de leurs patients croyants et/ou pratiquants en fin de vie et de leur entourage, ainsi que le dialogue et la collaboration de l’ensemble des acteurs présents en fin de vie.
Cette première étape en appelle de nouvelles, notamment dans l’élargissement de cette approche à d’autres Églises ou religions et, au-delà, à tout homme de bonne volonté. La démarche entreprise se veut évolutive, notamment dans la définition et la mise en place des moyens à mettre en œuvre pour permettre une fin de vie digne pour tous et partout.
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