source[Roland Hureaux]En s’indignant de l’affaire Weinstein, beaucoup semblent oublier qu’elle n’a rien de nouveau.
Dès les années cinquante, le grand écrivain américain Norman Mailer évoquait, dans son roman « Le Parc aux biches » ( The Deer park) , l’exploitation sexuelle des starlettes en recherche de rôle par les producteurs de Hollywood.
Il est vrai qu’à cette époque, les turpitudes du milieu du cinéma ne déteignaient pas sur le contenu des films qui, pour ménager une Amérique encore puritaine, gardaient un tour moralisant, quitte à tomber parfois dans la bluette.
Aujourd’hui, les mœurs n’ ont pas changé, mais les idéologies si. Non contents de vivre , pour beaucoup, dans la corruption , les prescripteurs du cinéma et de la télévision se sont fait au travers de leurs productions les propagandistes zélés de la remise en cause des normes morales et religieuses . Qui n’a remarqué par exemple que dans beaucoup de séries policières américaines les comportements les plus pervers sont plus souvent le fait de fanatiques religieux que de gens du show business ?
Le cas du mariage isosexe
Le prosélytisme de Hollywood ne s’arrête cependant pas là.
Un des moments-clef de la campagne présidentielle de Barack Obama en 2012 avait été sa rencontre avec George Clooney, non point en tant qu’artiste mais comme porte-parole officieux de Hollywood.
En échange d’un soutien financier et politique considérable, Obama s’était engagé à faire pression de toute les manières qu’il le pourrait pour que les Etats-Unis adoptent le mariage homosexuel dans le courant de son second mandat.
Cela ne tarda pas.
Jusque-là, cette législation ( que nous n’assimilons bien sûr pas aux mœurs dépravées de M. Harvey Weinstein ) était dans le monde plutôt l’exception que la règle : hors quelques monarchies nordiques, l’avaient seuls adoptée une dizaine d’Etats américains [1]. Les autres y étaient fortement réticents. Il fallait donc que la Cour suprême les contraigne à reconnaitre cette procédure , non comme une option soumise au caprice des électeurs mais comme un droit de l’homme qui s’imposerait désormais aux Etats.
Pour convaincre la Cour suprême près de 400 grandes entreprises, surtout dans le domaine de communication, du cinéma et d’ internet , Silicon Valley en tête, ainsi que de la banque, se portèrent amici curiae auprès de la Cour suprême selon une procédure qui n’existe pas chez nous. Alors même que cela ne les regardait pas, ces entreprises produisirent des mémoires tendant à convaincre les juges, en « amis de la Cour » que le mariage homosexuel était une bonne chose
Comme cela ne suffisait encore pas, il fallait que cette revendication s’inscrive dans un mouvement à l’échelle du monde et que , pour cela, un grand pays européen, la France en l’occurrence, franchisse le pas en autorisant le mariage isosexe. Hollande s’y était engagé dans sa campagne mais il se heurtait la très forte résistance, unique en Occident , de la « Manif pour tous ». D’où les efforts du gouvernement français pour obtenir le résultat souhaité . Alors que son mentor Mitterrand disait qu’au-dessus d’un million de manifestants, il ne fallait jamais insister pour imposer une réforme , Hollande décida, lui, de passer en force. Cela au prix d’une manœuvre sans précédent au Sénat où il n’était pas sûr d’avoir la majorité : un vote surprise à main levée, dans un hémicycle à moitié vide dont le résultat positif fut acté sur la seule parole du président sans que personne ne compte réellement qui avait voté pour et qui avait voté contre, la droite se gardant bien de poser la question comme elle en avait le droit.
Hollande pouvait-il faire autrement ? Face à la pression d’Obama et dans un contexte où l’assujettissement de la France vis à vis des Etats-Unis avait atteint un niveau sans précédent , il semble bien que le président socialiste ait eu une obligation de résultat.
En tous les cas, la décision de la France est venue à point nommé pour débloquer la Cour suprême qui, dans son arrêt du 23 juin 2016 ( un mois et six jours après la promulgation de la loi française), rendait obligatoire le mariage homosexuel dans tous les Etats de l’Union ; dans la foulée, la plupart des pays qui n’avaient pas jusque accepté cette procédure , comme l’Allemagne, le Portugal ou l’Irlande, s’y résolurent. Résistèrent seuls et résistent encore les anciens pays d’Est , non parce qu’ils seraient plus arriérés comme le veut la doxa libérale, mais parce que, ayant connu les affres du communisme, ils sont aujourd’hui immunisés contre l’idéologie, fut-elle libertaire.
On voit ainsi combien, par-delà la sinistre affaire Weinstein, Hollywood joue un rôle prescripteur dans le monde occidental, pas seulement en diffusant certains modèles de comportement au travers de ses productions audiovisuelles mais aussi par une stratégie politique délibérée dont le but est de répandre dans le monde entier la licence sexuelle qui prévaut en son sein.
Roland HUREAUX
[1] Des Etats de la côte Est et Ouest qui devaient , on n’en sera pas étonné, voter pour Hillary Clinton.
- La question franco-allemande est de retour
- L'appel de Mouvance France
- NATURELLEMENT
- La dérive de l'évêque de Strasbourg
- UKRAINE : LE DOUBLE EGAREMENT DE L’UNION EUROPE...
- LA GUERRE D’UKRAINE : QUELLES SUITES ?
- Nous avons besoin de l'Outre-Mer
- L'Eglise n'est pas une institution
- Affaire des sous-marins : les démocrates tels q...
- La vaccination est-elle un marqueur social ?