Faut-il ou non accepter le compromis obtenu par les députés de l'UMP opposés au projet Mallié ? Charles-Henri d'Andigné recevait dimanche 18 janvier sur Radio Courtoisie l'historien Michel Fauquier, auteur d'une Lettre du dernier des chrétiens au premier des Français (Tempora), pour débattre au téléphone avec le député Jean-Frédéric Poisson.
Le député UMP des Yvelines a rappelé les étapes d'une affaire où l'on n'est pas loin de perdre son latin : ce n'est pas un projet de loi mais une proposition de loi , pas un texte d'origine gouvernemental mais un texte d'origine parlementaire . On en est à la troisième version, enfin acceptable après deux inacceptables . Le débat a commencé mi-décembre, puis le projet a été réinscrit au 15 janvier pour être finalement reporté. Après que le règlement de l'Assemblée nationale sera modifié, le texte reviendra dans le courant du mois d'avril . Pour le député, la situation actuelle est meilleure qu'auparavant : Le principe du repos dominical est déposé et renforcé : le repos hebdomadaire est donné le dimanche.
Critique, Michel Fauquier ne manque pas d'apprécier l'intérêt de ce compromis, obtenu de haute lutte par les députés frondeurs de l'UMP, mais selon lui, celui-ci n'en reste pas moins insuffisant. Comment ne pas voir les difficultés qui vont se présenter dans les cinq à dix ans à venir avec son phénomène de tache d'huile qu'il ne manquera pas d'initier ? Comment définit-on les fameuses zones touristiques et zones frontalières , ces zones pour lesquelles on voudrait la généralisation des dérogations ?
Parce qu'enfin, il y aura toujours la zone qui est derrière la zone frontalière , et la zone dite touristique, car on peut affirmer qu'à peu près toute la France est zone touristique ! Pour l'auteur de la Lettre du dernier des chrétiens au premier des Français, la soi-disant liberté offerte disparaîtrait vite : On a mis la charrue avant les bœufs.
Jean-Frédéric Poisson l'admet honnêtement, ne niant pas la force des habitudes contemporaines contractées, ni la force du commerce et de l'échange . Mais il essaie de comprendre : Nicolas Sarkozy est un vrai libéral qui a une approche de type nord-américain , pour lui, plus on travaille plus on crée de richesses, en termes de principes, on ne doit pas être empêché ...
L'émission prend un tour des plus intéressant à la question du coût politique d'un débat que nul n'avait prévu aussi houleux. Jean-Frédéric Poisson l'avoue : tout le monde est de fait contre cette proposition de loi, et le coût politique est plus négatif que positif.
L'émission se conclut par une intervention de Joseph Thouvenel, secrétaire général de la CFTC , très mobilisé contre les pièges de la proposition de loi , signe d'un matérialisme qui encourage le consommer, vendre et produire à tout moment , visage que se donne en réalité le libéralisme d'où est née cette proposition de loi . Quant au problème de Plan-de-Campagne, l'énorme zone commerciale des Bouches-du-Rhône située sur la circonscription de Richard Mallié, ni frontalière, ni touristique et qui ouvre illégalement tous les dimanches depuis plus de quinze ans, il redit que les syndicats ne sont pas des coupeurs de têtes et qu'ils proposent un plan de retour à la normale, doucement, sur les quinze ans qui viennent . Alors que le régime actuel prévoit des exceptions de bon sens , le syndicaliste pense que c'est toute la France qui ouvrira le dimanche si on laisse faire .
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