La présence de Trump au défilé du 14 Juillet n’a pas fait l’objet d’une grande couverture médiatique.
La présence de Trump au défilé du 14 Juillet n’a pas fait l’objet d’une grande couverture médiatique, le « scandale Donald Junior » et « l’inéluctable départ de Trump » ayant priorité. CNN et certains présentateurs de Fox News ont toutefois présenté la thèse selon laquelle Macron le charmeur était en service commandé afin d’arrimer les États-Unis à l’Europe. Prétentieux…
Car il est possible que Macron-Machiavel, formé comme Pompidou chez Rothschild, avait pour objectif de discuter avec « le nouveau représentant de Wall Street » de la transformation de Paris en centre financier de l’Europe. Au détriment du Royaume-Uni… et en contrepoids à l’Allemagne, avec qui Trump a un problème de communication. D’où le déploiement de la « puissance » militaire de la France , armurier-compétiteur des États-Unis, lors d’un défilé qui visiblement a fait la joie de l’Américain, comme de sa femme…
Mais il est plus vraisemblable encore que Macron l’opportuniste, sentant Trump en détresse psychologique, a voulu lui arracher des bribes de terrain et se positionner en arbitre européen face à une Allemagne immobilisée par son élection. Macron incarnerait ici le « post-merkelisme », la relève du mondialisme en Eurasie : une relève plus astucieuse, plus cynique que la vielle garde de cette Germanie, fille de l’impératif catégorique kantien, qui prend naïvement pour absolu la morale internationale.
Macron se doute que Trump ne va plus tenir longtemps, et bénéficie à court terme de son opération de charme, se rehaussant lui-même mondialement. Et si Trump survit (par miracle, maintenant…), ce sera gagnant-gagnant. Macron deviendrait ainsi le « conseiller stratégique international » d’un Trump reprogrammé.
Un Trump en mauvaise posture. Son 14 Juillet a ressemblé à une Bérézina médiatique : Trump Junior « n’a pas tout dit » sur sa rencontre avec l’avocate russe. On découvre, vendredi, que deux autres personnes étaient présentes : un « inconnu », dont on sait qu’il est citoyen américain et lobbyiste, et un ancien militaire russe, naturalisé américain, qui aurait fait partie « du renseignement militaire soviétique ». C’est d’un effet catastrophique, que l’on peut mesurer à l’aune des comportements de Fox. La moitié des journalistes qui étaient favorables à Trump commencent à se border, ouvrant davantage les ondes aux #NeverTrump.
L’affaire russe était en train de mourir, faute de preuve de collusion. Elle repart de plus belle, car c’est la première fois que l’on lit noir sur blanc la joie de Junior à recevoir une offre de renseignements de la part « du gouvernement russe qui veut la victoire de son père ». Il n’a pas senti le traquenard. Rien d’illégal, mais pourquoi quatre versions successives d’une telle rencontre ? Il ne se doutait donc pas que ses courriels étaient piratés, et peut-être ses conversations écoutées ? Le « deep state » a bien travaillé. Junior va passer à la question du Congrès, sous serment, la semaine prochaine…
Le risque est ailleurs : cette fuite va donner une excuse au procureur spécial comme à son équipe de « clintonobamaïens » de fouiller dans le business de Trump. Et quand on fouille, on trouve… des Russes !
André Archimbaud
[Source : Boulevard Voltaire]