Source [Le Monde] Dans une note envoyée au chef de l’Etat, le président du groupe LRM à l’Assemblée, Gilles Le Gendre, l’alerte sur la dégradation de sa relation avec les députés macronistes.
C’est une note dactylographiée de deux pages, classique sur la forme, comme Emmanuel Macron en reçoit des dizaines chaque mois. Ce qui l’est moins, c’est le fond du propos. Selon nos informations, Gilles Le Gendre, président du groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée nationale, a envoyé, mi-novembre, une missive au chef de l’Etat pour l’alerter sur l’état de sa relation aux députés « marcheurs ». Un document resté confidentiel, qui n’a été consulté que par une poignée de dirigeants de la majorité, et pour cause : il brise un tabou.
« Le Gendre met en garde sur la nécessité de recréer un lien fort entre le président et le groupe », relate un des rares initiés à avoir pu consulter cette note, qui ajoute : « Elle est dans le constat négatif. Il n’y a pas beaucoup de propositions ». « Il n’est pas malsain qu’un “warning” soit lancé », juge un autre macroniste lui aussi au fait de cet avertissement, constatant que « cela a un peu tangué dans le groupe en cette rentrée ». Contacté, M. Le Gendre refuse de commenter. Ce constat, beaucoup le dressent pourtant au sein de la majorité, en décrivant « une distance » qui s’installe de plus en plus entre le chef de l’Etat et les députés LRM.
Depuis la rentrée, Emmanuel Macron a multiplié les points d’accroche avec ces élus, qui lui vouent un culte en temps normal. La première anicroche est intervenue le 16 septembre, lorsqu’il s’est adressé aux parlementaires de la majorité réunis au ministère des relations avec le Parlement. Ce soir-là, M. Macron prend ses troupes à rebrousse-poil en poussant les feux à fond au sujet de l’immigration. Après avoir été sommés de « regarder » ce sujet « en face », plusieurs députés ont critiqué cette intervention sous couvert d’anonymat, quand certains l’ont fait publiquement. Une première.
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