Jean-Marie Rouart: «Paysages, monuments, lieux de vie: la grande dépossession»

Source [Le Figaro] : Le 10 janvier prochain, l’Assemblée nationale votera le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables. La multiplication des éoliennes et des panneaux photovoltaïques risque d’enlaidir de façon irréversible les paysages français, alerte l’écrivain de l’Académie française.

Rien n’illustre mieux le danger dénoncé par Gorges Sorel dans Les Illusions du progrès que le décalage qui existe entre les proclamations progressistes des pouvoirs publics et le mépris, voire l’indifférence, qu’ils manifestent dans la préservation quotidienne de notre cadre de vie. Car il ne s’agit pas de ce vaste terrain abstrait de spéculations platoniques qu’est le «développement durable», mais de notre modeste petit pré carré où nous sommes nés, où nous respirons, vivons et aimons. Or ce cadre de vie est traité à la légère comme un privilège égoïste sur lequel nous n’aurions aucun droit, seule la collectivité ayant la science infuse de nos aspirations. Pourquoi n’aurions-nous pas le droit de le défendre? Ces lieux qui ont été les témoins de ce que nous sommes, ces paysages avec lesquels nous avons tissé des liens immémoriaux, pourquoi ne pas l’avouer, ils sont une part de nous-mêmes. Avec un certain nombre d’idées, ils sont l’essence du patriotisme. C’est pourquoi nous éprouvons tant…

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