Source [huffingtonpost.fr] En pleine guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, le chef de l'État compte jouer la carte business (et mettre sous le tapis les sujets sensibles).
”Élever la voix ne donne pas raison”. Alors qu’il s’apprête à décoller pour la Chine ce dimanche 3 novembre, Emmanuel Macron a sans doute ce proverbe chinois dans un coin de sa tête. Le chef de l’État, qui effectue sa deuxième visite d’État chez Xi Jinping, a placé son voyage sous le signe du business, dans un contexte de guerre commerciale entre Pékin et Washington, dont il souhaite épargner la France et l’Europe.
Un déplacement qui s’effectue dans la continuité des relations sino-françaises et au cours duquel il sera également question de culture, de biodiversité et des sujets qui préoccupent le conseil de sécurité de l’ONU, nucléaire iranien en tête. Mais “la priorité” de cette visite reste “l’ouverture de marchés”, reconnaît l’Élysée, qui précise que le chef de l’État participera à la Foire des importations de Shanghai.
Emmanuel Macron, “invité d’honneur du président Xi Jinping”, déambulera dans les allées de ce salon en compagnie de son homologue chinois, “qui ira visiter le pavillon français”, prend soin de préciser l’équipe du président. Objectif affiché côté français: obtenir des avancées sur l’agroalimentaire, le président emportant dans ses valises les représentants des filières de l’Aubrac, de Salers ainsi que du groupe Bigard après la levée de l’embargo sur le bœuf obtenue en juin 2018. Dîner privé -“geste rare”- avec son homologue, signatures de contrats, inauguration du centre Pompidou Shanghai... Un programme chargé, mais qui contraint le président à esquiver les (nombreux) sujets qui fâchent.
Et des sujets qui fâchent, ce n’est pas ce qui manque en Chine. Le plus visible médiatiquement est celui de la mobilisation à Hong-Kong, qui dure depuis le mois de juin. En cause, le recul des libertés individuelles et les ingérences grandissantes de la Chine dans les affaires de cette région semi-autonome, rétrocédée à Pékin en 1997. Alors que les images de cette mobilisation monstre et sa répression musclée font le tour du monde, l’Élysée indique que cette visite en Chine n’est pas forcément le “bon cadre” pour évoquer le sujet. “Il y a eu des expressions de la France dans un cadre européen, appelant les différentes parties à la retenue, à la désescalade et au dialogue”, souligne pudiquement la présidence, qui dit néanmoins “mesurer la sensibilité du sujet”. En langage diplomatique, cela signifie que le chef de l’État n’a pas l’intention de sacrifier les réelles opportunités commerciales sur l’autel des droits de l’Homme.
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