En ce mardi 3 septembre 2013, c’est la première rentrée scolaire entièrement préparée par la gauche : c’est l’heure d’une « refondation de l’école », annoncée solennellement par le vénérable ministre du Savoir officiel, Vincent Peillon, qui préside aux destinées des jeunes Français avec l’administration de l’Éducation nationale.
Déjà l’an dernier, le vénérable Peillon aura initié une réforme des rythmes scolaires qui a institué une semaine de quatre jours et demi pour les écoliers du primaire, mobilisant ceux-ci tous les mercredis matins pour des activités artistiques, culturelles et sportives. Cette décision a entraîné, dit-on, « blocages et crispations » de la part des « acteurs de l’école » : peur de ne pas trouver les financements adéquats et d’accroître les inégalités entre établissements, notamment urbains et ruraux. Ce ne sont donc que 20% des écoles qui appliquent aujourd’hui cette réforme.
Au passage, on a oublié de demander l’avis d’« acteurs » extérieurs à l’école, les Églises, qui organisaient jusqu’alors des séances de catéchisme ce même mercredi matin… Mais cela n’entre pas dans la programmation du calendrier du ministre du culte du Savoir, qui, rassurez-vous, a déjà prévu de son côté une « religion laïque », une Religion pour la République (c’est le titre d’un livre prophétique qu’il a publié en 2010).
L’an I de l’école « Peillon »
C’est en ce début d’année 2013-2014 que commence l’an I de l’école : quatre chantiers vont être lancés, refonte du statut des professeurs, nouveaux programmes à préparer pour 2015, avec allègement des contenus mais instauration de la « morale laïque »…, retour de la carte scolaire qui indique à chaque famille dans quelle école elle doit inscrire chacun de ses enfants, et renforcement du carcan du « collège unique », consistant à « donner à tous les enfants la même instruction et avoir la même exigence », quitte à « changer les pratiques pédagogiques » si des difficultés d’adaptation subsistent pour certains élèves…
Dans cet esprit, la semaine dernière, un décret a supprimé une loi de 2011 qui permettait à des jeunes de 14 ans de commencer un apprentissage… Le système éducatif d’État est tellement efficace et le chômage est si faible en France qu’on ne va tout de même pas s’encombrer des propositions de formation du secteur privé…
Et puis, il faut maintenir les élèves, futurs citoyens de l’État nouveau, dans l’appareil de formatage de la « religion laïque » : car il s’agit, expliquait le Vénérable Vincent Peillon dans une Lettre du 4 janvier dernier aux recteurs, de « changer les mentalités », notamment « par le biais d’une éducation au respect de la diversité des orientations sexuelles ». Ceci dans la logique de la loi Taubira qui a officialisé l’idéologie du « genre » au printemps dernier.
Ainsi naîtra la nouvelle « religion pour la République », que Vincent Peillon a défini dans son livre-programme comme « une religion de substitution qui arrive à inscrire jusque dans les mœurs, les cœurs, la chair, les valeurs et l’esprit républicain sans lesquels les institutions républicaines sont des corps sans âme qui se préparent à tous les dévoiements » (sic).
Car il faut, selon lui, sur la lancée de 1789, « réaliser la Révolution comme promesse politique, morale, sociale, spirituelle ». Et « il faut pour cela une religion universelle : ce sera la laïcité. Il lui faut aussi son temple ou son église : ce sera l’école ». Avec « son nouveau clergé », les enseignants de demain, formés dans les nouvelles « Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation », les « ESPé ».
Que c’est beau, de rêver encore et toujours à des lendemains qui chantent, sous les préaux d’une école à nouveau mise en chantier !
D. L.
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