La laïcité n’en peut plus, des coups de boutoir portés par des revendications communautaristes qui surfent sur nos indulgences pour exiger toujours plus de droits.
Dans les assiettes des écoles de la République, les exigences croissantes des familles musulmanes donnent lieu à des contorsions acrobatiques, entre respect du dogme laïcard et complaisance affichée à l’égard de la pratique de l’islam.
À partir de septembre prochain, les cent collèges de l’Essonne appliqueront le même règlement intérieur : « Plus aucun repas manqué pour convictions personnelles ne sera remboursé ». Et l’on découvre a contrario qu’en Essonne et pendant le ramadam, les élèves qui ne déjeunaient pas ne payaient pas leur repas ! Laïcité à la carte. Lunaire.
Jusqu‘à maintenant, dans le département de l’Essonne, qui compte une centaine de collèges, les principaux décidaient « au cas par cas » des mesures à appliquer. Dans l’un de ces établissements, situé à Évry, 50 à 250 demi-pensionnaires se sont absentés pendant le dernier ramadan en juin.
David Ros, maire PS d’Orsay et chef de file de l’opposition au département, a découvert l’eau chaude et les alinéas concernant les « convictions personnelles » pour en déduire qu’il s’agissait, en fait, de « convictions religieuses » mais que la majorité ne pouvait pas l’écrire (!) et que, donc, « ce sont les élèves pratiquant le ramadam qui sont visés ». Dans le mille.
Au royaume de l’absurde comme art de raisonner, et parce que là où il y a de la gêne, il n’y a pas de doctrine gauchiste : le groupe d’opposition RGE (Rassemblement de la gauche et des écologistes) dénonce une « stigmatisation des élèves pratiquant le ramadan ».
« C’est un peu dommage d’arrêter ça et, surtout, de le stigmatiser dans cette période où il y a un peu de tensions communautaires. » Il est donc recommandé le « laisser-faire communautariste » pour éviter la stigmatisation desdites communautés.
Et parce que ça « ose tout », il faudrait aussi que les repas de cantine manqués pour cause de ramadam soient remboursés sur les deniers publics du brave couillon qui, lui, ne revendique aucune appartenance religieuse parce que, shooté au dogme de la République laïque, il en a perdu l’idée de réclamer du poisson dans son assiette le vendredi à midi.
« Mais nous continuons, bien entendu, de servir des repas halal, des repas bios… », tente de tempérer François Durovray (LR) président du conseil départemental de l’Essonne. On respire, car il ne s’agirait pas de faire une « laïcité punitive » : terme visant à expérimenter la consanguinité entre la laïcité de 1905 et les exigences musulmanes qui, elles, ne distinguent pas le spirituel du temporel et s’apprêtent donc à envahir chaque détail de notre quotidien.
Jean-Marc Pujol, maire (LR) de Perpignan, a fait, lui, le choix d’une alternative végétarienne car « de nombreux parents musulmans déconseillaient aux enfants de manger toute viande n’étant pas halal. Outre le gaspillage de 300 kg de viande chaque semaine, nous étions en pleine dérive communautaire. »
La Ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM) a déjà mené plusieurs actions judiciaires contre la suppression des menus de substitution par le biais de son avocat Karim Achoui, avocat franco-algérien mais plus algérien qu’avocat, car condamné judiciairement et suspendu de ses fonctions pour cinq ans en France.
Sarah, habitante d’Évry et maman de deux collégiens, ne décolère pas : « Pourquoi ne pas instaurer un paiement à la carte ? », « C’est plus facile d’inventer un énième problème avec les musulmans ». « Ces musulmans, s’ils ne mangent pas, n’ont pas à payer le repas », conclut Sarah.
Je propose même à Sarah, que, pour éviter la stigmatisation des musulmans et faciliter l’assimilation des non-musulmans dans les cantines de France et de Navarre, tous les repas soient désormais halal. En courbant à nouveau l’échine, et sans qu’elle soit de porc, la pilule du pas d’amalgame devrait aussi nous aider à rester en dhimmitude.
Source : Boulevard Voltaire