L’actualité de ces dernières semaines, et même de ces derniers mois et années, est particulièrement morose. Cela s’explique par un double phénomène : celui du déclin et celui de la loupe médiatique. Le déclin d’un monde et l’avènement d’un nouveau occupent les esprits des hommes soucieux de leur civilisation et sont aujourd’hui incontestables. Quant à la loupe médiatique, c’est l’effet pervers de l’hypernumérisation et de la société d’information dans laquelle nous vivons.
Au milieu de ce chaos réel ou apparent, Pâques nous rappelle la victoire de la vie sur la mort quand la nature matérialise cette sortie des temps sombres de l’hiver vers la clarté printanière.
Quand tout semble s’effondrer
L’actualité est sombre. Le drame d’un immeuble qui s’effondre à Marseille, les faits-divers quotidiens composés de délinquance, de criminalité ou encore les lubies progressistes à l’œuvre à travers l’éducation et la culture… Autant d’éléments qui peuvent apparaître démoralisants et qui sont les signaux visibles d’un déclin. Reste que ces manifestations demeurent largement amplifiées par la surmédiatisation et la loupe médiatique, donnant une impression de chaos dès lors que l’on se penche sur l’actualité. Après six années de présidence Macron, le pays a creusé sa dette, la gestion catastrophique de la crise sanitaire a affaibli l’économie du pays et enfin le conflit en Ukraine a installé durablement la guerre sur notre continent.
Si les causes des maux du quinquennat peuvent apparaître essentiellement étrangères à l’action du président, ce dernier n’aura su gérer aucune crise pour la tourner à l’avantage des Français. S’il reste quatre années à tirer avec Emmanuel Macron, la superficialité du personnage et son inconsistance semblent déjà condamner son petit règne à l’oubli.
Cultiver nos printemps
L’odieux personnage présidentiel et la conjoncture déplorable pourraient nous décourager mais en réalité de nombreux motifs d’espoir s’offrent à nous. Tout d’abord l’histoire n’est pas écrite d’avance et il nous appartient de mettre en œuvre les moyens d’un changement de cap. Au milieu du chaos médiatique apparent se trouvent des motifs de satisfaction. Quelques jours avant Pâques, la représentation provocatrice du chanteur Bilal Hassani dans une vieille église a été annulée (après un passage remarqué à la télévision de François Billot de Lochner pour s’y opposer) ; dans un registre voisin, le combat mené contre le tableau pédopornographique au Palais de Tokyo montre la vitalité d’un monde associatif qui veut faire entendre la voix de la fameuse « société civile ». Des écosystèmes de résistance se créent et sont entretenus depuis des décennies : mouvements scouts, écoles hors contrats, projets culturels et communautaires… Tout cela existe par l’action de quelques-uns et par le soutien d’un plus grand nombre.
En cette période de l’octave de Pâques, n’oublions pas de placer notre espérance dans ce qui nous dépasse mais aussi de placer notre travail, nos efforts et nos sacrifices dans ce qui fait la réussite des nôtres ici-bas, ces multiples printemps qu’il convient d’entretenir et de faire fructifier pour préparer l’avènement d’un ordre nouveau.
Olivier Frèrejacques
Délégué général de Liberté Politique
- Mélenchon : la partition victimaire du joueur d...
- Absence du pape François à Notre-Dame : une bie...
- Bayrou Premier ministre, Emmanuel Macron remet...
- Requiem pour la Syrie
- Motion de censure, le bal des hypocrites
- Macron : la repentance et la France en tout petit
- Motion de censure : le crépuscule de Michel Bar...
- La pénible litanie féministe
- Alliance contrainte, alliance éphémère ?
- Les « irremplaçables », une autre facette du co...