Source [Le Salon Beige] Il est bien difficile aujourd’hui de trouver dans un parti politique une approche respectueuse des points non négociables (défense de la vie, défense de la famille, liberté d’éducation) que chaque électeur catholique devrait, en théorie, chercher dans les propositions politiques des uns et des autres pour discerner avant de voter.
Pour se les remémorer, il faut lire la note doctrinale « concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique » publiée en 2002 par la congrégation pour la doctrine de la Foi sous la plume du cardinal…Joseph Ratzinger. L’abbé Grosjean avait fait un rappel opportun en 2017 sur ce sujet dans Famille chrétienne.
Qu’en est-il aujourd’hui en France ? Il semblerait que les vagues successives de propagande gouvernementale et médiatique aient fortement entamé ces poins non négociables (Pacs, « mariage pour tous », PMA, GPA, théorie du genre, extension de l’avortement et de la contraception, « droits » LGBT, valeurs républicaines érigées en dogme…) et qu’il devient très difficile de trouver des personnalités politiques dans les principaux partis suffisamment courageuses pour en tenir compte.
La dédiabolisation et le lobby gay au sein du RN ont eu raison de l’ancien programme du FN. Emmanuel Macron et LREM ont capté un électorat catholique apeuré, que LR a laissé partir par manque de courage… Triste constat !
Et pourtant, selon cet interview publié par Marianne, il semblerait que LR, ne se résignant pas à mourir complètement, chercherait à récupérer cet électorat catholique ou, tout du moins, l’électorat partageant ces valeurs traditionnelles :
Les Républicains sont un parti à la dérive, au bord du naufrage. La République en Marche (LREM) qui constitue à mon sens un parti de droite a phagocyté toute une partie de LR. Pendant qu’une autre, plutôt constituée de cadres locaux, est partie au Rassemblement National (…) Ils sont dans un piège, dans un entonnoir. Ils en rajoutent mais c’est une espèce de course où ils perdent d’office (…)
Les croyants qui vont à la messe une fois par mois représentent environ 7 % de la population. En revanche, au sein du parti, il y a plus de cadres croyants qu’à l’échelle de la société (…)
Aux élections européennes la liste de Nathalie Loiseau était arrivée à capter des franges du centre droit, dont des catholiques, mais à la présidentielle, il s’agit de voter pour celui ou celle qui va diriger le pays, l’enjeu est différent. Pour Les Républicains, la France aux valeurs très traditionnelles fait partie de ses socles très importants. La question religieuse est une question très explicative des comportements politiques (…)
Ce qui intéresse d’abord et avant tout la droite est de pouvoir récupérer cette France catholique, traditionnelle. Il y a en France une corrélation très ancienne, à la fois dans la géographie et la sociologie électorale, entre les catholiques pratiquants et le vote à droite (…)
Le rôle de l’Église catholique comme institution a évidemment décliné si on se fie au nombre de personnes qui vont à la messe le dimanche. En revanche ce qui caractérise nos sociétés, c’est que les gens demeurent des croyants qui ne pratiquent pas. Des éléments de croyance subsistent. Quand on a demandé aux Français dans une enquête en 2018 s’ils appartenaient à une religion, environ la moitié se déclarait croyante. Tout cela s’inscrit dans une histoire de longue durée. Le vote vient réactiver des croyances et des valeurs ancrées dans la mémoire et l’histoire du pays.
Face à Xavier Bertrand, clone parfait d’Emmanuel Macron, et pour exister en tant que parti, LR n’a pas d’autre choix que de présenter un candidat étiqueté plus à droite et qui pourrait s’appuyer sur cet électorat traditionnel (Retailleau, Wauquiez, Bellamy…).
Lors du débat contre Gérald Darmanin, Marine Le Pen avait esquissé un travail de reconquête de l’électorat catholique en défendant le droit de faire l’école à la maison. Ses conseillers auront-ils le courage intellectuel de mettre de côté leur idées personnelles pour lui expliquer que, pour passer de 20-27% au premier tour à 50% + 1 voix au second tour, il faudra conquérir cette France profonde dont font partie les catholiques pratiquants…
Et pour cela, il faut leur parler ! Ce que faisaient très bien son père et sa nièce…
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