Source [Le Salon Beige] Un article d’Antoine Bordier pour Le Salon beige.
Des économistes et des essayistes, comme Nicolas Baverez, tirent la sonnette d’alarme. Ils parlent de l’hyperdette. La planche à billets de la dette souveraine est de nouveau en pleine production. La raison ? Le financement de notre économie sous perfusion, à la suite des vagues successives de la pandémie. Pour les arrêter, le gouvernement a décidé de reconfiner sa population. Conséquence, notre économie risque la faillite. La France vivrait-elle sa grande dépression ? Derrière ce sombre tableau, où la peur s’installe dans les foyers, des raisons d’espérer existent, grâce au digital, à l’inclusion, et aux valeurs.
Département par département, les CCI s’affolent depuis quelques mois. Les compteurs des faillites sont dans le rouge. Elles avaient augmenté fortement de près de 10 % à cause des manifestations des gilets jaunes en 2019. Elles sont reparties à la hausse en 2020. Lors de la première vague de Covid-19, et, des premières mesures gouvernementales de confinement, l’assureur-crédit Euler Hermes avait déclaré, l’été dernier, que la hausse des faillites pourrait « atteindre +25% en France ». Avec la deuxième vague et ses conséquences, comme l’envolée de l’endettement, la fonte des trésoreries des PME-PMI, ce chiffre pourrait bien doubler. Le nombre de faillites pourrait dépasser les 100 000 entreprises. Même si la plupart des économistes estiment qu’elles se feront « sentir dans le courant de 2021 », les conséquences sont là. Les petits commerces jugés non-essentiels, les bars, les restaurants, les hôtels, toute l’économie du tourisme est fermée. L’économie de la culture est, également, touchée de plein fouet. Pendant ce temps-là, les transports en commun restent bondés aux heures de pointe. Le virus ne prend ni le bus, ni le métro. Une partie de la France qui travaille a un genou à terre. Une partie de la France qui entreprend mange la poussière. Des entreprises comme Alinéa, Conforama, André, Naf Naf, La Halle déposent le bilan. Les enseignes françaises de l’habillement, du textile, de l’ameublement sont en train de disparaître. Pas de nationalisation en vue, elles ne sont pas essentielles. Celles de l’industrie aéronautique et automobile sont en grande difficulté, et, commencent à licencier. Le chômage est reparti à la hausse.
+ 900 000 chômeurs en un mois
Les chiffres officiels de la forte augmentation du chômage ébranlent plus d’un conseiller de l’Elysée. Lors de la première vague, en avril, le nombre de chômeurs avait fait un bon de +23 %, selon Pôle Emploi. Près de 9 millions de salariés ont ainsi été mis au chômage partiel au printemps dernier. Au 31/12/2021, si rien ne change, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle Emploi pourrait grimper au-delà des 7 millions, toutes catégories confondues. Comment redresser la barre ? L’iceberg est droit devant. Il semble impossible au pavillon France de l’éviter. Au 3è trimestre 2020, le taux de chômage atteint 9% fin septembre selon les résultats de l’enquête emploi de l’Insee publiés.
“Au troisième trimestre 2020, le nombre de chômeurs au sens du BIT atteint 2,7 millions de personnes en France (hors Mayotte), en hausse de 628 000 personnes. Sur le trimestre, le taux de chômage au sens du BIT bondit de 1,9 point, à 9,0 % de la population active, après une baisse de 0,7 point le trimestre précédent. Il se situe 0,9 point au-dessus de son niveau d’avant-crise sanitaire au quatrième trimestre 2019”.
En même temps, pour bien appréhender la situation, il faut regarder du côté de la pauvreté. Le taux de pauvreté flambe. Il a atteint, lui-aussi, un record historique. Aucune région de France n’est épargnée.
Dans son dernier rapport, qui vient d’être publié, le Secours Catholique tire la sonnette d’alarme sur l’état de la pauvreté en France. Les chiffres sont sans appel pour les 1,4 million de personnes, dont s’est occupée l’association en 2019, avec 600 000 enfants concernés. Ils sont catastrophiques. Ils augurent mal des mois à venir. Le rapport indique que « leur niveau de vie n’a pas augmenté en un an, stable à 537 euros par mois, soit un niveau inférieur de moitié au seuil de pauvreté ». La présidente de l’association, Madame Véronique Fayet, explique que « L’aide pour pouvoir se nourrir demeure, après la demande d’écoute, la deuxième raison pour laquelle 1,4 million de personnes se tournent vers nous chaque année. La cause est simple : c’est l’insuffisance des revenus ». Du côté des départements qui ont en charge les bénéficiaires du RSA, leur nombre devrait augmenter en 2020 de + 10 à 30%. Pour l’INSEE, la barre des 10 millions de pauvres devrait être dépassé cette année. Les pauvres ? Dans toutes les églises de France, dont les messes en présentiel sont interdites en raison de la pandémie, ce dimanche 15 novembre est le dimanche de la journée mondiale qui leur est consacrée. Elle est, également, celle du Secours Catholique. Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence de Evêques de France, qui avait déposé un référé liberté au Conseil d’Etat pour obtenir la liberté de culte (rejeté depuis), s’est exprimé sur le sujet lors de sa messe, célébrée en privé dans la chapelle Saint-Sixte de la maison diocésaine de Reims. Il a souhaité que
« dans nos communautés paroissiales, nous puissions mettre les personnes pauvres au centre, et, recevoir ce qu’elles ont à nous apporter ».
Le Vendée Globe et LinkedOut
Sur le terrain, le fondateur de l’association Entourage, qui vient en aide aux personnes déclassées socialement, a été pris de cours par le virus. Jean-Marc Potdevin a tout misé cette année sur le Vendée Globe, pour faire connaître son association et sa dernière application : LinkedOut, le réseau professionnel des personnes qui n’ont pas de réseau, et, qui vivent avec aucune perspective d’emploi.
« Mon actualité ? répond-il, c’est le Vendée Globe et c’est LinkedOut. Grâce à notre partenaire Advens, qui sponsorisait déjà le bateau de Thomas Ruyan en 2016, nous avons eu l’opportunité d’être mis en avant dans cette belle aventure, que viens de rejoindre SwissLife France.
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