Source [Causeur] En déroute dans les urnes, la droite paie une inconséquence qui remonte à loin. L’exemple de la sauvegarde et du respect du patrimoine est éclairant : la droite n’assume pas son conservatisme.
Depuis le score déplorable (8,5 %) de la liste de François-Xavier Bellamy aux élections européennes, la droite ne cesse de se diviser, d’envisager de se recomposer, de vouloir se refonder. Ce genre de contorsions ne date pas d’aujourd’hui. A chaque revers électoral, ce sont les mêmes déclarations, les mêmes résolutions, le même manque d’imagination. Gérard Larcher, Bruno Retailleau, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Christian Estrosi, Éric Ciotti, chacun y va de son explication, de sa suggestion, de sa solution. De sa grandeur d’âme aussi : « Nous avons tous notre part de responsabilité ». Ils ne déçoivent même plus. Ils ennuient. Il y a certes le feu à la maison LR, et les élections municipales ont lieu dans un an. Sauver pour les uns leur mandat local, pour d’autres leur mandat de sénateur, et, avec ces mandats, les présidences et les vice-présidences qui s’ensuivent, voilà l’enjeu ! Voilà la raison de l’affolement, des démissions, des ralliements, des abandons, des trahisons.
« Tirer les leçons de nos échecs », énième saison
Que faisiez-vous aux temps chauds ? « Nous avons négligé depuis trop longtemps la réflexion », disent les uns. « Nous n’avons pas su être à l’écoute des Français », disent les autres. Bruno Retailleau, le Président du groupe LR au Sénat, quant à lui, répond à Elisabeth Lévy dans les pages de Causeur : « Emmanuel Macron est parvenu à installer un duel entre la République en marche et le Rassemblement national ». Ah ! Et ce, sans l’aide d’une droite qui, au fil des années, a tout abandonné au Front puis au Rassemblement national ? Ce n’est pas, à ses yeux, la seule explication du score historiquement bas de la liste tirée par Bellamy. « Nous n’avons pas tiré les leçons de nos échecs », ajoute-t-il. En réalité nos politiques ne veulent pas prendre la mesure de l’irritation des Français devant leur détestable penchant à faire dans leur dos le contraire de ce qu’ils disent, à les empêcher de se mêler de ce qui les regarde.
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