Source [Atlantico] : Depuis la création de l’euro, politique monétaire et budgétaire sont totalement découplées. Alors que le fossé se creuse sur le budgétaire entre États européens, combien de temps pourrons nous soutenir une telle absurdité économique et ses effets toxiques ?
Atlantico : Depuis la création de l’euro, politique monétaire et budgétaire sont découplées. Avec le plan national allemand de 200 milliards, le fossé se creuse sur le budgétaire entre États européens, et les tensions grandissent entre Paris et Berlin. L’Euro peut-il survivre à l’explosion du couple franco-allemand ?
Don Diego De La Vega : Le budgétaire et le monétaire avaient déjà tendance à être découplés avant, à partir du moment où les banquiers centraux sont devenus indépendants. La question budgétaire reste d’une importance modeste actuellement. Le narratif concernant la situation britannique et le clash obligataire raconte que c’est dû au budget prévu de Liz Truss, et notamment de son tax cut. Sauf qu’il n’y aurait eu aucun problème si la banque centrale d’Angleterre n’avait pas remonté ses taux et provoqué un krach obligataire. Mais le durcissement monétaire, trop marqué et trop rapide, pour lutter contre une inflation qui ne peut être combattue ainsi, allait forcément provoquer cette situation. L’essentiel de la situation n’est dû ni au Brexit, ni à Liz Truss, mais à la banque centrale d’Angleterre qui est en train de couler son pays. Donc il peut y avoir tous les écarts de politique budgétaire entre Paris et Berlin, cela reste du détail par rapport à la situation. L’Euro compte une quinzaine de pays qui nécessiteraient au moins deux ou trois politiques monétaires différentes. L’existence de l’euro et la façon dont il est géré pèsent beaucoup plus que les différences budgétaires dans les écarts entre pays. Tout ce qui est budgétaire est du mensonge. L’idée que les Allemands ont fait preuve de 15 ans de sérieux budgétaire est fausse. Ils ont simplement été plus malins : ils ont fait disparaître 600 milliards d’euros de dette douteuse de manière maligne. Le seul grand pays de la zone euro qui a contrôlé ses dépenses publiques est l’Italie. Donc ce plan allemand, ces business as usual. Il y a eu un plan de relance caché à l’occasion de l’accueil de migrants syriens. Ils ont juste été plus malin que les autres. Et nous continuons à croire en l’idée d’un couple franco-allemand, alors que c’est faux. Les Allemands ne nous tiennent au courant de rien et ne demandent pas son avis à la France.
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