Les chiffres de l'édition 2003 de l'Annuaire pontifical qui vient de paraître sont inquiétants. Le nombre de séminaristes diocésains ne se redresse pas en France. La situation a même tendance à s'aggraver en raison de la baisse considérable du nombre de futurs prêtres (840 en 2003, au lieu de 919 an 2002, et 968 an 2001).

Ceci s'explique en partie par la baisse des entrées en première année, ce qui provoquera, à moyen et long terme, une chute du nombre d'ordinations sacerdotales.

Les diocèses qui comptent de 0 à 5 séminaristes sont de plus en plus nombreux. 46 évêques sur 92 (contre 38 en 2001), ce qui représente exactement la moitié des diocèses, ne peuvent pratiquement pas espérer ordonner un prêtre dans un proche avenir, si l'on considère que la durée des études est on moyenne de 6 ou 7 ans, et qu'environ 50 % des séminaristes ne parviennent pas à l'ordination sacerdotale (moyenne nationale). À noter que trois diocèses (contre un en 2001) ne comptent aucun séminariste : Digne, Tulle et Laval.

Les diocèses les plus performants sont ceux de Paris, Strasbourg, Belley-Ars, Lyon et Versailles (parmi eux, le diocèse de la ville royale est le seul à ne pas compter de séminaire propre).

Le nombre d'ordinations annuelles est toujours aussi faible, malgré une embellie en 2002 (139 ordinations contre 112 l'année précédente) due au nombre exceptionnellement important d'ordinations sacerdotales dans le diocèse de Lyon (de 1 à 10, dont, en même temps, le nombre de séminaristes chute de 42 à 32) et dans d'autres diocèses qui comptent peu de séminaristes (La Rochelle, Poitiers, Coutances...). En 2003, le nombre des ordinations diminue de nouveau : 125 contre 139 l'année précédente.

Le nombre de diocèse sans ordination représente toujours plus d'un tiers des diocèses français (36 en 2003 contre 33 en 2002). Et cette proportion devrait s'aggraver puisque le nombre des séminaristes est lui aussi en baisse. 30 évêques ont ordonné un seul prêtre en 2002 et 2003 (contre 24 en 2001).

Ainsi, on peut considérer que plus des deux tiers des diocèses français environ sont pratiquement dépourvus d'ordination sacerdotale, soit exactement 66 diocèses sur 92.

Une dizaine de diocèses sont dans une situation plus satisfaisante. Les diocèses les plus performants sont ceux qui accueillent suffisamment de séminaristes pour espérer un nombre d'ordinations régulier d'au moins quatre prêtres par an. Il s'agit d'un premier groupe de cinq diocèses avec Paris, Strasbourg, Versailles, Lyon et Belley-Ars. Puis, un second groupe de trois diocèses qui montrent une vitalité presque semblable : Metz, Nanterre et Nantes. Huit diocèses sur 92.

Source : Annuaire pontifical 2003.

Les religieux compensent-ils la baisse des vocations diocésaines ? Lire sur ce sujet la réponse du prieur de la congrégation Saint-Jean à propos des difficultés de sa communauté, quelques chiffres à l'appui.

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