Source [Le Monde] Une cinquantaine de jeunes ont pénétré de force dans l’établissement, le 6 décembre, pour mettre à sac sa cafétéria tout juste rénovée.
Filmée par ses auteurs, l’intrusion dans l’enceinte du lycée Schweitzer du Raincy (Seine-Saint-Denis), jeudi 6 décembre au matin, a tout d’une scène de pillage : individus qui courent, chaises qui volent, cris qui résonnent… Racontée par des enseignants, elle devient un épisode certes marquant par son intensité mais pas isolé ; l’un de ces « débordements » qui ont mis sous tension une poignée d’établissements dans l’académie de Créteil, durant la première semaine de mobilisation lycéenne.
Des lycéens parmi les casseurs, les enseignants contactés n’en ont pas repérés – où une « toute petite minorité », affirme-t-ils. Au parquet de Bobigny, on dit aussi ne pas savoir qui sont ces jeunes ni d’où ils viennent. « Quand les policiers sont arrivés, ils étaient partis, explique-t-on au parquet. L’enquête est en cours, des témoins sont auditionnés. Il n’y a eu pour l’instant aucune interpellation. » Seule certitude confirmée par des images qui ont circulé sur les réseaux sociaux : une cinquantaine de jeunes sont parvenus à passer les grilles du lycée pour mettre à sac sa cafétéria, tout juste rénovée.
« Vers 9 heures, un premier groupe est arrivé avec des jeunes masqués, prêts à en découdre, témoigne un enseignant présent, jeudi, devant le lycée. J’étais là avec quelques collègues, pour prévenir les débordements ; on savait qu’un appel au blocage avait été lancé. »Les casseurs restent une dizaine de minutes, avant que les pompiers n’interviennent. Mais ils reviennent en une deuxième vague « entre 10 heures et 11 heures », estime le professeur, et cette fois-ci « saccagent tout » sur leur passage : vitres, frigos, mobilier…
Son récit est confirmé par l’une de ses collègues, qui a, elle aussi, requis l’anonymat. « Ils se sont acharnés sur une grille du lycée et ont réussi à la démonter, explique-t-elle. Dans la foulée, ils ont pillé la cafétéria, ils ont cassé des vitres… » Cette enseignante, déjà en poste lors du mouvement contre le contrat première embauche (CPE), en 2006, a le sentiment de n’avoir « jamais vu un embrasement aussi soudain ». L’appel de la police par l’administration fait finalement refluer les casseurs.
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