[source : Boulevard Voltaire]
Tous ceux qui pleurnichent sur le réveil des populismes ignorent la volonté d’être fidèle aux racines et à la culture nationale.
Toutes les institutions sont menacées de périr lorsqu’elles perdent les principes qui ont présidé à leur naissance ou lorsqu’elles ouvrent la voie aux virus maléfiques. L’Europe n’échappe pas à la règle qui sanctionne l’abandon d’un idéal au profit d’une jouissance stérile du pouvoir. Il n’y a donc pas lieu, aujourd’hui, de s’étonner d’une telle dislocation, mais il convient plutôt de se préparer à la reconstruction d’une Europe des États, des peuples et des nations.
En 2005, le peuple français a rejeté l’organisation européenne actuelle en rappelant son attachement à une tout autre Europe. Il n’a récolté que le mépris des prétendus chefs du moment qui ont continué de précipiter l’Europe sur la pente intégrationniste et multiculturelle de sa ruine.
Tous ceux qui pleurnichent sur le réveil des populismes ignorent une réalité plus simple qui relève de la nature des peuples, c’est-à-dire la volonté d’être fidèle aux racines et à la culture nationale. L’Union européenne a prétendu gommer cette vérité et elle se retrouve privée de réels fondements autres que politiciens. La crise des migrants a déstabilisé durablement l’Union européenne. Mais en réalité, elle a simplement révélé la faiblesse d’une construction sans consistance civique, autre que la caricature d’une bureaucratie, de nature politique et financière, hésitant à s’appuyer sur le socle des États-nations. Cette Union est dès lors privée de vision et de projet d’avenir, incapable de prévenir les crises et de répondre aux défis par des décisions courageuses sur le long terme.
La multiplication des sommets, médiatiques et vains, entretient le ridicule d’une faiblesse structurelle, illustrée par l’absence de responsables authentiques que l’on ne parvient pas à camoufler derrière le leadership de la chancelière allemande ou plutôt dans le trop-plein des présidents (Commission, Conseil, Parlement, réunion des chefs d’État et de gouvernement, zone euro, réunion des ministres spécialisés). L’insupportable tradition rituelle de la photo de famille, mettant fin périodiquement à ce simulacre d’État, ne contribue qu’à l’ego narcissique de personnalités apatrides.
L’effroyable débarquement des migrants, qui lance un défi à l’Europe depuis 2011 à Lampedusa, n’a suscité jusqu’à présent aucune stratégie à la mesure d’une telle provocation, due à la guerre civile intertribale en Syrie et Irak et à la pression terroriste de l’État islamique, cherchant à contaminer l’Europe en vue de la conquête du monde. Ne voulant pas affronter la guerre migratoire, l’Europe a récolté la défaite et la honte de sa velléitaire incapacité.
En fait, cet électrochoc confirme l’inaptitude de l’Europe des 28 États, qui ne peut que se résigner à se jeter dans les bras de la Turquie islamique. En effet, ses dirigeants ne veulent pas comprendre la signification de la débandade des pays de l’ancienne Europe de l’Est qui n’ont pas envie de suivre docilement le sillage de l’Allemagne, car ils ne peuvent pas oublier les plus douloureuses pages de leur histoire nationale. Le souvenir de la servitude nazie puis de l’emprise soviétique ne leur inspire aucune envie d’accueillir un afflux de populations encouragé par une nouvelle folie totalitaire. Ces États qui affirment leur identité témoignent naturellement que les peuples ont besoin de vivre en nations selon leur culture authentique.
Il est temps de remettre maintenant en bon ordre cette exigeante œuvre européenne qui ne réussira que si elle retrouve l’esprit du service des peuples, le sens des réalisations concrètes, la coopération dans le respect des cultures et de la civilisation.
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