Article rédigé par Jean Flouriot, le 18 janvier 2008
L'augmentation du pouvoir d'achat ... horizon indépassable de la politique de la France ! Comme toute ligne d'horizon, elle recule au fur et à mesure que l'on avance. Et après tout, cette situation n'est-elle pas normale ?
L'augmentation des prix à la consommation est le constat ordinaire des mères de famille qui font leur marché et des automobilistes qui ravitaillent leur chère voiture (les journaux spécialisés montrent chaque année que la voiture moyenne coûte aussi cher à l'année qu'un appartement moyen).
Le baril de pétrole atteint les 100 dollars et les prix des matières premières agricoles ne cessent de monter depuis bientôt deux ans.
Pour le pétrole, il semble que la spéculation soit en partie responsable de l'envolée des cours.
Pour les produits agricoles, c'est la pénurie qui guette le monde. La FAO tire la sonnette d'alarme depuis déjà longtemps mais, en Europe, on a préféré appliquer le fameux plan Mansholt de réduction des surfaces cultivées et des quotas laitiers. Résultat, alors que le monde en a besoin, nous ne sommes pas capables de répondre à sa demande.
La politique de substitution partielle de l'éthanol au pétrole est, elle aussi, responsable de la montée des cours mondiaux.
Les achats des USA pour leurs usines d'éthanol ont provoqué ne forte hausse des cours des céréales qui eux-mêmes entraînent des augmentations de prix insupportables pour les pauvres : Mexico et Dakar ont connu des émeutes liées au prix du maïs ou de la farine tandis que l'inflation galope en Chine cinq fois plus vite que chez nous. En Indonésie, la forêt tropicale disparaît au profit des plantations de palmiers à huile et, avec la forêt, disparaissent les orangs-outangs qui seraient de très proches parents de l'homme ! Plus sérieusement, la demande en huile provient aussi de la production de carburant et les prix montent aux dépens des pauvres gens pour qui c'est une denrée de première nécessité.
Chez nous, la montée des prix est spectaculaire sur les produits laitiers, les pâtes et aussi les tickets de cantine... mais n'est-ce pas un juste retour des choses ? L'alimentation représente 10 à 15% de nos dépenses de consommation et, bien souvent, l'emballage coûte plus cher que le produit. Est-il normal que ce bien indispensable, la nourriture, tienne si peu de place dans nos budgets ? Et n'est-il pas normal que nos agriculteurs trouvent leur revenu dans le fruit de leur travail plutôt que dans des primes et subventions ?
Peut-être que ces hausses de prix accompagnant l'éclatement d'une bulle financière nous remettront les pieds sur terre et nous aideront à adopter le genre de vie modeste et soucieux du prochain que nous demande l'Évangile.
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