Article rédigé par Le Fil, le 30 avril 2009
Les évêques portugais appellent à voter massivement aux élections européennes afin que soit protégée l'identité historique et culturelle de l'Europe. Les évêques français insistent surtout sur les aspects économiques et sociaux, sans évoquer les racines chrétiennes de l'Europe.
Les évêques du Portugal relèvent l'importance de transformer le parlement européen en un lieu où les valeurs morales et éthiques de l'Europe, pour pouvoir protéger son identité historique et culturelle, puissent être proclamées et défendues .
Pour aider les électeurs dans leur discernement, ils proposent une série de critères à suivre : défense de la vie et de la famille, défense des droits humains, l'attention aux problèmes sociaux, la lutte contre la corruption et le respect du principe de subsidiarité.
Un électeur ne peut jamais abdiquer face à son devoir de voter , ajoutent-ils. Les valeurs morales enracinées dans la foi ne peuvent être séparées de la vie familiale, sociale et politique, mais doivent s'incarner dans toutes les dimensions de la vie humaine .
De leur côté, toujours à propos des élections européennes, les évêques de France ont publié un communiqué non signé où ils centrent leur préoccupation sur la crise économique : La solidarité, disent-ils, doit s'exprimer dans un modèle social qui respecte pleinement la dignité de tout homme, en particulier du plus faible, dans chaque pays comme au sein de l'Union.
L'aspect culturel et politique des enjeux européens, pourtant central pour le contrôle de l'économie, échappe aux recommandations. Les évêques craignent même des peurs et des crispations identitaires, ou des tentations de repli sur les particularismes nationaux .
Pourtant, dans la tradition catholique, la vérité sur la culture des peuples et le respect des identités nationales sont la clé d'une démocratie responsable et de la primauté du politique, condition d'une économie juste, libre et ouverte. Le risque d'une "crispation identitaire" est-il réel ?
Aux évêques à Lourdes, lors de son voyage en France, Benoît XVI avait plutôt libéré les esprits sur l'enracinement culturel de la politique, appelant à une mise en évidence des racines chrétiennes de la France : Je suis convaincu, en effet, que les nations ne doivent jamais accepter de voir disparaître ce qui fait leur identité propre.
Dans son discours de l'Élysée, le pape avait parlé des racines de la France et de l'Europe : Lors de votre visite à Rome, Monsieur le Président, vous avez rappelé que les racines de la France — comme celles de l'Europe — sont chrétiennes. Il avait rappelé que les conditions morales de la réussite européenne :
Lorsque l'Européen verra et expérimentera personnellement que les droits inaliénables de la personne humaine, depuis sa conception jusqu'à sa mort naturelle, ainsi que ceux relatifs à son éducation libre, à sa vie familiale, à son travail, sans oublier naturellement ses droits religieux, lorsque donc cet Européen saisira que ces droits, qui constituent un tout indissociable, sont promus et respectés, alors il comprendra pleinement la grandeur de la construction de l'Union et en deviendra un artisan actif.
Sources : Zenit, CEF
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