Article rédigé par Roland Moreno*, le 21 février 2006
Indigné par la condamnation pour "homophobie" du député Christian Vanneste, Roland Moreno, l'inventeur de la carte à puce, nous a adressé la réflexion suivante, en relais de notre
libertepolitique.com/public/decryptage/article.php?id=1474">Décryptage du 27 janvier. Un raisonnement qui secoue : nul n'ignore la souffrance posée par l'homosexualité, et la mesure requise pour aborder la question quand elle est mise en relation avec les personnes. Mais les revendications du lobby gay soulèvent un problème politique et social, qu'on ne peut ignorer : il s'agit de savoir si l'on peut, non du point de vue moral mais du point de vue de la société, traiter l'homosexualité d'une façon neutre et équivalente à telle ou telle préférence. À ce niveau, la démonstration de Roland Moreno semble bien im-pa-ra-ble...
Alors oui, certaines formulations très imagées de l'auteur pourront choquer : le provocateur n'est pas loin, qui manie la logique avec un style très personnel, mais encore une fois, il ne s'agit pas de juger des personnes ou de moquer des comportements, il s'agit d'analyser un modèle dans ses conséquences. Accrochez-vous !
Trouvé sur un site gay : "Bien sûr, en appeler "aux structures essentielles de notre société" est un argument essentiellement hypocrite qui refuse notre existence et la diversité des modes de vie au prétexte que l'on met en danger la civilisation." Bon, puisque ce mot (civilisation) déclenche des embryons de scandale ("Il y avait plein d'homosexuels sous la Grèce antique", "D'abord y en à toujours eu, Vinci, Proust, Wilde, etc."), on va essayer de l'abandonner, ce mot.
Surtout, si l'on entend soi-même rien à la démographie, il faut savoir que les démographes, les anthropologues et d'une façon propre à la droite, les hommes politiques sérieux, sont unanimement hostiles à toute forme de baisse de la natalité chez nous évidemment, mais aussi dans les pays du Tiers-monde (manque de chair à canon, dit-on) : on va donc remplacer civilisation par "natalité".
D'accord ?
Ceci posé, il faut absolument procéder par certitudes sinon il y a du flou entre les propositions, et on ne s'en sort pas. À une question posée selon le protocole STLM, la réponse fournie par le raisonnement et non par la passion est (même si une telle affirmation peut sembler ici gratuitement "homophobe") :
OUI : l'homosexualité met en danger "la natalité"
En effet, le Test STLM (connu sous le nom de Si-Tout-Le-Monde ?) est catégorique :
* cela mettrait-il en danger "la natalité", à long terme, si tout le monde était alcoolique ?
* cela mettrait-il en danger "la natalité", à long terme, si tout le monde était fumeur (1)?
* cela mettrait-il en danger "la natalité", à long terme, si tout le monde roulait à 150 km/h ?
* cela mettrait-il en danger "la natalité", à long terme, si tout le monde se piquait à l'héroïne ?
* cela mettrait-il en danger "la natalité", à long terme, si tout le monde était homosexuel ?
Ceux qui ont répondu OUI partout marquent 10 points, ça veut dire qu'ils suivent.
[Et que l'on ne vienne pas nous dire que les homosexuel(le)s pourraient adopter des petits soudanais, des petits bulgares, des petits sri-lankais : on ne peut quand même pas baser la politique démographique planétaire sur un parc d'orphelinats !]
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En réalité, le Test STLM ne met en danger "la natalité" — toujours elle — ni à court ni à moyen terme, mais à long terme seulement. (Il est donc plus urgent et surtout beaucoup plus utile de lutter contre le tabac et l'alcool, par exemple, que de lutter contre l'homosexualité, - certes.)
Ceux qui se sont déclarés FAVORABLES à la lutte contre la tabagie partout marquent 10 points, ça veut dire qu'ils ont conscience des priorités.
Mais de là à faire des cadeaux à la "cause homosexuelle", il y a quelque chose d'incompréhensible et surtout (surtout) il y a là une méconnaissance du cinquième enseignement du Test STLM :
> Est-ce que ça mettrait en danger "la natalité", si tout le monde était noir ?
Or, la réponse est justement : NON !
Ceux qui ont répondu NON marquent 10 points, ça prouve qu'ils ne sont pas racistes.
Et cette réponse confirme que le Test fonctionne. Que "Si-Tout-Le-Monde" n'est pas un jeu de l'esprit, une amusante trouvaille logique, ou encore insolite (comme il y en a tant, pour épater les auditeurs).
Une autre preuve (il y en a un grand nombre), on peut changer les 'variables' (en réalité il n'y en a qu'une) :
* remplaçons homosexuel par kamikaze, ça marche !
* Remplaçons noir par jaune, ça marche encore (mais dans l'autre sens !).
Cela peut donc se dire (presque algébriquement) : Et si tout le monde [défaut grave], est-ce que ça mettrait en danger "la natalité" ?
Ceux qui sont d'accord marquent 10 points - ça prouve qu'ils sont un peu matheux.
En gros, S.T.L.M. est donc une règle qui permet de se renseigner sur la gravité d'un défaut.
(Plus utile qu'on ne pourrait le penser, une telle règle.)
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Eh bien eh bien,
Eh bien oui, c'est à cet instant
qu'il faut finir par en convenir,
oui disons-le : l'homosexualité est un défaut (grave).
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C'est, pourrait-on dire, une sorte d'inconvénient de la vie.
Un inconvénient qui peut se caractériser de diverses façons, la vie/la mort, par exemple :
- le sachant parfaitement, grâce par exemple aux informations omniprésentes de toute nature sur le SIDA, on fraye avec la mort, comme on fait avec le tabac, l'alcool, l'héroïne, la conduite à 150 à l'heure, et tant d'autres excès.
- on est mal vus, souvent mal recrutés,
- on manque de très nombreuses occasions avec les plus jolies filles, (etc.)
Comme le tabac (on ne le répétera jamais assez) l'homosexualité est un défaut qu'on attrape (puisque - de l'avis unanime - on ne naît pas plus homosexuel qu'on ne naît voleur, pas plus qu'un nourrisson n'est déterminé fumeur, un autre brigand, etc.)
Au sortir de l'utérus maternel le nourrisson mérite-t-il qu'on le considère comme un futur bandit, un gros fumeur ? Un mangeur de crottes de nez, sûrement (une statistique quelque peu frivole devrait pouvoir révéler s'il représente un citoyen sur 100, 10, 5 ou 2).
En grandissant, en mûrissant (de 12 à 112 ans) on attrape des qualités :
* devenir généreux (par exemple)
mais aussi des défauts :
* on devient voleur, violeur, mythomane, faux témoin, abuseur de biens sociaux.
Il y a même un jour (forcément), un jour où l'on COMMENCE à manger ses crottes de nez.
C'est un défaut de manger ses crottes de nez (la preuve, on se cache pour le faire).
C'est un défaut, un petit, mais on le fait quand même avec prudence, parce c'est moins grave que de piquer des sacs-à-main de vieille dame et que c'est quand même un tout petit peu répréhensible, - on se fait faire les gros yeux).
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À quel âge devient-on homosexuel ? 15 ou 55 ans, peu importe.
D'ailleurs, après l'avoir été, on peut ne plus l'être (voir Bruno R. quitter Philippe S. ou se jeter dans les bras de Françoise V. et lui offrir le mariage, en vouloir des enfants : comment ferez-vous M. Mamère pour traiter de telles perspectives ?) Car ce sont des perspectives, des espèces de certitudes : un couple, ça se sépare, ça divorce, ça abandonne le domicile conjugal.
Bruno pourrait aussi avoir envie de quitter Philippe rien que pour le plaisir de la séparation (les deux hommes ne peuvent plus se sentir), ou encore Bruno pourrait-il avoir envie d'enfants de Françoise sans renier pour autant Philippe.
Le mariage de Bègles, en juin 2004, ayant été annulé fin juillet, rien n'empêche désormais Bruno ou Philippe de se présenter à Élisabeth et Suzanne (vue mariage, concubinage ou Pacs) à la mairie même de Bègles, pour y déposer une (ou d'ailleurs : plusieurs) demande de mariage (chaque convolant étant résident béglois depuis plus de trois mois.
Nous ne sachons pas qu'il y ait des règles pour empêcher les unions multiples entre gens du même sexe.
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À un moment du jeu, ON L'EST.
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On peut poursuivre un moment ce jeu de l'esprit.
Supposons que les mangeurs de crottes de nez commencent à souffrir du lourd regard qui se pose sur eux lorsqu'ils enfoncent leur index droit dans leur narine gauche.
Et supposons que ce groupe (plusieurs dizaines de millions en France) essaye de s'organiser pour faire front commun contre les discriminations (les gros yeux).
Supposons maintenant (pour oublier juste un instant le sort des crottes de nez) qu'il soit désormais question du tabac : les fumeurs souffrent à longueur de journée, d'année, de discrimination dans les restaurants, les hôpitaux, les wagons de métro, les TGV et les avions. Aux non-fumeurs les grands wagons vides, pleins de place, aux fumeurs les voitures bondées et l'obligation d'éteindre sa cigarette en remontant la rame ou en la redescendant.
Avec le S.T.L.M. on a vu que la question Mariage de même sexe ne se pose pas, dès lors que la génitalité peut préempter. Autrement dit, la vocation des Terriens sur cette planète est bel et bien de perpétuer l'espèce. Nous y voilà.
La question du mariage entre individus du même sexe ne se pose pas plus que :
- celle du mariage des fumeurs,
- celle du divorce des mangeurs de crottes de nez,
- du joint dans les banlieues,
- la coke chez les people,
- les fanatiques de Formule 1, etc.
Étant admis que la vocation de la tribu humaine n'a pas vocation à se laisser dissoudre dans les back-rooms, mais au contraire de prospérer dans la nuptialité, puis la natalité.
Ne pouvant pas être traitée positivement, la question doit être rejetée et on passe à autre chose.
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(Ceux qui ont marqué plus de 100 points ont triché.)
*Roland Moreno est l'inventeur de la carte à puce, mécréant et agnostique.
Note
(1) Bon. Mais ce n'est pas parce que toutes ces folies la "mettent en danger", "la natalité", qu'on lutte avec énergie contre : la preuve les cigarettes, qui sont en vente on ne peut plus officielle, au profit de l'État, dans les bureaux de tabac, les aéroports, pour lesquelles on [c'est à dire l'État] fait énormément de publicité, sous toutes les formes.
Les nôtres présentent même depuis quelques années un énorme panneau noir et blanc, porteur des seuls caractères : "Fumer tue." Est-ce assez clair ?
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