Le genre démasqué : conférence de presse d'Elizabeth Montfort et d'Hervé Mariton
Article rédigé par Astrid Coeurderoy, le 27 octobre 2011

Invitée par Hervé Mariton, Elizabeth Montfort présentait son essai publié à l'occasion de la polémique sur la théorie du gender dans les livres de SVT mardi 24 dans les bureaux de l'Assemblée en présence de nombreux journalistes et responsables d'associations.

Pour Elizabeth Montfort,  on veut nous enfermer dans un déterminisme naturel et biologique car nous refusons l'idéologie du gender... Mais  c'est inexact, ne soyons pas dupes .

La première définition du genre relève du sexe biologique ; la deuxième de la représentation sociale de l'homme et de la femme, soit le genre social. La troisième est subversive et conduit à la fameuse théorie du genre qui identifie l'individu à partir de sa propre représentation : cette définition inspirée par les philosophes structuralistes français est soutenue par des groupes de pression constitués de féministes radicales ainsi que de gays et lesbiennes. Stratégiquement positionnés, ils imposent un nouveau vocabulaire dans le but de dénoncer la société occidentale patriarcale et la dictature de l'hétérosexualité  Pour changer de société, il faut changer la grammaire  nous disait Lénine. Les adeptes de la théorie du genre ont cette volonté de changer la grammaire de notre société. Mais, pour accueillir les lesbiennes, trans et autres formes de sexualité, faut-il aller jusqu'à déconstruire notre société et supprimer le concept de femme ? A l'évidence pour Elizabeth Montfort ce n'est pas certain.

Hervé Mariton interpelle le ministre

A la suite d'Elizabeth Montfort, Hervé Mariton prit la parole  :  Je demande à Luc Chatel de garantir que les études de genre et la théorie du genre ne feront pas l'objet d'un sujet au baccalauréat dans la discipline de SVT . Celui-ci reconnaît que les questions relatives au genre font partie du débat public, que l'on ne doit pas ignorer. Ce débat pour le député de la Drôme est de nature politique car l'individu se construit dans la société . L'individu n'est pas seul. L'homme politique est au service de l'interaction entre l'individu et la société. Une interaction  que nie la théorie du genre dans son primat absolu de l'individu.  Le bonheur des personnes et de la société n'est pas dans cette solitude.  L'homme politique, pénétré du respect qu'on doit à la personne, est dans son rôle lorsqu'il alerte sur le risque d'atomisation de la société qu'entraîne la théorie du genre . Comme pour le débat de bioéthique, le naturel et le culturel interagissent entre eux et on ne peut l'oublier.

Comme scientifique, Hervé Mariton, député de la Drôme et ancien ministre, n'accepte donc pas qu'un certain nombre de manuels scolaires de SVT présentent  des opinions ou des théories ne relevant plus du registre scientifique. C'est le cas de Bordas pour qui  les parents et les médecins assignent le sexe à l'enfant . Dans ce cas, les ouvrages sortent du cadre objectif  nous dit Hervé Mariton. Si plusieurs manuels dérapent, il est naturel de se demander si l'énoncé a été rédigé pour permettre ce genre de dérapage. Pour Hervé Mariton,  il faut critiquer de manière précise et respectueuse un énoncé des programmes qui a permis de tels dérapages. .

Or, le Ministre de l'Education nationale est responsable du processus des examens. A la suite d'une lettre cosignée par 195 parlementaires, Luc Chatel a plaidé la bonne foi dans la définition du programme et envoyé une lettre de mission à Michel Leroy, inspecteur général de l'Education nationale sur les manuels scolaires. L'échéance de cette mission est fixée à fin 2011, début 2012, selon l'agence d'information AEF.

Pour Hervé Mariton,  c'est finalement reconnaître qu'il y a eu dérapage des éditeurs dans la présentation des chapitres . Au cours de la conférence de presse il a à nouveau interpellé le ministre de l'Education nationale en redisant que  la théorie du genre n'a pas sa place dans les programmes, les manuels et les sujets du baccalauréat . Plutôt que de parler d'orientation sexuelle, il propose d'étudier les situations physiologiques particulières. En effet, la théorie du genre risque d'être refusée par les jeunes et, contrairement à ce que souhaitent ses défenseurs, pourrait être un risque supplémentaire de dérapages homophobes. Hervé Mariton demande donc expressément au ministre de l'Education nationale  de garantir que les études de genre et la théorie du genre ne feront pas l'objet d'un sujet au baccalauréat dans la discipline de SVT .

Christian Vanneste :  J'approuve la démarche d'Elizabeth Montfort et d'Hervé Mariton 

Comme ancien professeur de philosophie, le député du Nord, Christian Vanneste, a souhaité participer au débat. Pour lui, un professeur doit d'abord s'inquiéter de ce qui est écrit dans le programme. Dans le cas des manuels de SVT de première ES et L, le professeur doit apprendre à distinguer les concepts : l'identité sexuelle qui relève directement des cours de SVT ; le rôle sexuel, soit les activités prédominantes d'un sexe relativement aux spécificités culturelles (cf. Mœurs et sexualité en Océanie, Margaret Mead), qui peut encore être étudié en cours de SVT ; et l'orientation sexuelle qui appartient à l'intimité de chaque personne et relève de la psychologie. Les questions sur l'identité et l'orientation, ont pour lui leur place dans la discipline de philosophie.

Les sciences demandent un savoir rationnel et expérimental or la théorie du genre n'est fondée que sur la volonté de justifier des intérêts pratiques, en l'occurrence ceux des féministes radicales, des gays et des lesbiennes. Cette démarche est typiquement marxiste : il ne faut pas franchir la limite.  Il faut savoir doser entre la part d'acquis et la part de génétique . Contrairement au Figaro qui a refusé à Christian Vanneste un droit de réponse à l'article de Luc Ferry, ayons le souci de l'objectivité !

Un vrai succès

Un certain nombre de journalistes, de responsables d'associations de députés et assistants parlementaires ont rempli le deuxième bureau de l'Assemblée nationale. La réunion a fait l'objet de nombreuses coupures de presse : Europe1, La Croix, La Vie, Le Figaro, Libération, Nouvelles de France...

Ne baissons pas les bras, il est encore temps d'être entendus. Je vous donne rendez-vous à l'Espace Bernanos le 8 novembre. Elizabeth Montfort présentera son livre et les enjeux liés à la propagation de la théorie du genre dans notre société.

 

 

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