Article rédigé par Thierry Boutet*, le 12 décembre 2008
Depuis un mois, à plusieurs reprises, Liberté politique a pris l'initiative d'interpeller l'opinion. En particulier, un immense courant de sympathie converge vers le grand duc Henri. Bilan d'un mois bien chargé.
Que ce soit à propos de la prétendue campagne contre l'homophobie du ministère de l'Éducation nationale, de notre action en faveur de la liberté de conscience à l'école ou de notre initiative pour apporter un soutien au grand duc Henri de Luxembourg, nous avons reçu des dizaines de milliers de lettres et de mails depuis le début du mois de décembre. Une cinquantaine d'autres sites ont repris d'une manière ou d'une autre nos informations. Des milliers de messages de soutien sont arrivés au Grand Duché.
Le retentissement de ces initiatives témoigne de l'importance et de l'efficacité d'une action politique non partisane, mais fortement engagée et enracinée.
Liberté politique n'a jamais aussi bien porté son nom qu'en cette fin d'année. Libre de toute allégeance politicienne, notre action est avant tout culturelle, en amont de la décision politique, métapolitique , comme certains l'écrivent.
La raison et la prière
Nous n'avons pas en effet la prétention de dicter aux politiques les décisions qu'ils ont la responsabilité de prendre sous la pression illusoire du rapport de force.
En revanche notre objectif est d'éclairer le débat public à la lumière de principes qui structurent profondément les droits de l'homme. La mobilisation des consciences peut aider le législateur à suivre la sienne. Librement, donc sans compromission.
Benoît XVI vient de le rappeler à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration de 1948 :
les droits de l'homme ceux-ci sont enracinés en Dieu :
La loi naturelle, inscrite par le créateur dans la conscience humaine, est un dénominateur commun à tous les hommes et à tous les peuples ; c'est un guide universel que tous peuvent connaître et sur la base desquels tous peuvent s'entendre...Les droits de l'homme sont donc finalement enracinés en Dieu créateur, lequel a donné à chacun l'intelligence et la liberté. Si l'on fait abstraction de ce fondement éthique, les droits humains demeurent fragiles car privés d'un fondement solide.
En ce sens notre action s'inscrit dans une démarche de foi, mais précisons : la démarche de Liberté politique n'est pas pour autant confessionnelle. Comme le dit encore Benoît XVI les droits fondamentaux, au-delà des différentes formulations et importances qu'ils peuvent prendre dans le cadre des diverses cultures, sont un fait universel, parce qu'inhérents à la nature même de l'homme . C'est sur cette base que nous intervenons dans le débat. Nos interventions s'adressent à tous les hommes de bonne volonté, chrétiens ou non, de gauche comme de droite, quels que soient leur état de vie ou leurs convictions.
Cela dit, rien ne nous empêche, bien au contraire, de prier pour nos gouvernants et pour les hommes politiques qui ont la charge du bien commun. Des chaînes de prière ont été initiées par diverses personnes et divers groupe aux intentions du Luxembourg, du Grand Duc et des responsables politique du Grand Duché. À titre personnel chacun de nous peut s'associer à ces initiatives. Nous notre mission est d'appeler à l'intelligence et à la volonté de l'action.
Quel militantisme ?
Sommes-nous des militants ? Certes oui, mais nous ne militons pas pour une cause au sens étroit du terme.
La Fondation de service politique n'a pas de programme ou de modèle de société à proposer. Notre engagement est fondé sur la reconnaissance de l'éminente dignité de la personne et la grandeur de son destin, et sur l'évidence que l'organisation sociale économique et politique de notre société doit respecter cette dignité au risque de se détruire.
Nous ne sommes pas seulement une équipe d'intellectuels, d'acteurs de la vie sociale et économique ou d'élus animant une revue et un site Internet. Nous solmmes aussi une communauté rassemblée autour de convictions fortes et prête à intervenir dans le débat public, comme l'Eglise nous y invite. Il s'agit donc pour nous d'un service de la parole et de l'action pour témoigner à la face du monde, alerter les moins vigilants et mobiliser ceux qui partagent la même espérance.
Notre campagne d'opposition à la propagande homosexuelle à l'école et en faveur de la liberté de conscience a déjà mobilisé plus de 10 000 personnes et suscité un vaste débat.
De plus en plus de Français sont convaincus, comme l'arrêt Vanneste de la Cour de cassation l'a confirmé, qu'il existe une limite dans la tentative des lobbies gays d'étouffer la liberté d'expression sur des sujets qui concernent des choix éthiques ou de sociétés.
Au Luxembourg, rien n'est joué
Quant à notre soutien au grand duc Henri de Luxembourg, il peut changer la donne. De nombreux Luxembourgeois se sont mobilisés, le Conseil d'État du Grand Duché s'est montré très réservé sur le projet de légalisation de l'euthanasie. Sur place, l'opinion demeure partagée.
Il faut se souvenir qu'en France, malgré l'effort des lobbies du suicide médicalement assisté, l'opinion française a évolué en France dans le sens du respect des personnes en fin de vie. Le compromis acceptable et accepté qui s'est inscrit dans la loi Leonetti n'a été possible que grâce à la mobilisation de nombreux réseaux d'opinion comme le nôtre, décidés à refuser que la loi autoprise de violer la liberté et la dignité de la personne en fin de vie. Au Luxembourg, malgré les apparences, rien n'est joué et nous ferons tout pour qu'une nouvelle loi liberticide et attentatoire à la dignité humaine ne soit pas votée.
Nous conduisons ce combat sans autre soutien que celui que nous apportent des milliers d'entre vous. Pas de mécènes derrière la Fondation de Service politique. Des personnes privées, des personnes libres, des familles conscientes de leur responsabilité au service du bien commun. Les fonds qu'elles nous adressent ne servent qu'à multiplier nos actions.
Cette année nous avons poursuivi la publication de notre revue Liberté politique. Grâce aux abonnements de soutien, nous avons pu abonner en cette fin d'année près de 50 étudiants supplémentaires. Ils recevront notre numéro spécial commentant la visite de Benoît XVI et présentant ses enjeux.
Le site Liberté politique.com a été refondu à l'automne. Il nous permet aujourd'hui d'être plus réactifs à l'actualité. Sans lui, il nous aurait été impossible de lancer une vaste campagne de soutien au grand duc du Luxembourg.
Cette refonte a été entièrement réalisée grâce à la générosité des internautes qui nous lisent. De même, nos actions de sensibilisation de l'opinion coûtent de 20 à 100.000 euros et sont financées par de multiples dons particuliers. Cette générosité nous permet de continuer d'agir et représente un immense réconfort et un signe que les politiques ne peuvent ignorer.
La voie de la persuasion
Nous n'avons pas choisi la lutte pour le pouvoir, mais la voie de la persuasion. C'est un chemin exigeant et austère, moins gratifiant que d'autres. Se battre pour des idées est plus ardu que l'action caritative ou le militantisme partisan. Et pourtant, ce ne sont qu'avec des consciences éclairées que le secours aux plus faibles trouve ses meilleures ressources.
Que de très nombreux Français, noattemnt des jeunes, nous accompagnent en nous soutenant, y compris financièrement, témoigne que s'opère une prise de conscience sur la nécessité d'une action culturelle et politique en profondeur.
Nous tenons donc à exprimer notre reconnaissance envers chacun et chacune d'entre vous pour vos réponses et votre générosité.
La Fondation de Service politique fêtera bientôt ses quinze ans, quinze ans de lutte, de travail, d'amitié, de générosité.
En cette veille de Noël, que tous qui partagent notre espérance et soutiennent notre action en soient remerciés, et comme le disait le Christ à Pierre, le pécheur de Galilée : Duc in altum Avance au large !
* Thierry Boutet est porte-parole de la Fondation de Service politique.
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