8 décembre, fête de l'Immaculée conception. Et si on parlait des guérisons invisibles de Lourdes ?
Article rédigé par Dr Patrick Theillier, le 06 décembre 2002

L'homme de ce début de siècle, en perte de valeurs et de repères, est un être de plus en plus " blessé ", et finalement, qu'il en soit conscient ou non, en attente de la santé du corps, de la guérison de l'âme, et du salut du cœur.

Lourdes, est un de ces lieux bénis où la permanence de ces guérisons physiques, psychiques et spirituelles est la plus marquante, en faisant l'expérience de la miséricorde de Dieu et de la tendresse de la Vierge Marie.

Encore faut-il le savoir...

S'il existe une présence médicale à Lourdes depuis l'origine de la Cité mariale, c'est justement pour recevoir, à l'abri du colloque singulier, les témoignages de ceux qui ont bénéficié d'une telle grâce et qui veulent la partager. Le Bureau médical de Lourdes a cette mission de dégager des déclarations volontaires reçues, celles qui pourront faire l'objet d'une reconnaissance de l'intervention de Dieu dans cet événement, autrement dit d'un miracle.

En 2002, j'ai reçu, par oral, courrier postal ou électronique, trente-cinq déclarations de guérison. Toutes sont étonnantes. Une ou deux seulement pourront éventuellement faire l'objet d'une reconnaissance de miracle. Parce que l'Église a institué des critères d'exclusion qui limitent drastiquement le nombre de miracles officiels. Faut-il s'en lamenter ? Je ne crois pas, dans la mesure où le " miracle " est au goût du jour, produit d'une attente très forte du merveilleux dans nos existences régulières trop ternes, d'une religiosité ambiante qui perce dans une société hyper-sécularisée, et du scoop dont les médias sont à la recherche puisque telle est leur raison d'être : traquer la nouvelle, la nouveauté, l'inattendu, l'exceptionnel.

Le risque est de s'en tenir au côté magique et extraordinaire de l'événement. Or je crois de plus en plus qu'il faut inverser (convertir ?) sa vision des choses. Ce n'est pas la guérison physique en elle-même qui est importante, et qu'il y en ait peu n'est pas grave. Ce n'est pas le nombre qui compte, dans la mesure où il y en a toujours. Ce qui importe, c'est que ces guérisons physiques, les seules constatables et analysables, les seules visibles, révèlent et fassent prendre conscience de toutes les autres guérisons, invisibles celles-là, spirituelles, qui ont lieu par l'intercession de Notre-Dame, bien plus importantes pour notre salut : les guérisons de l'âme (à la chapelle de la Réconciliation), de la vie (les guérisons intérieures), de la volonté (dépendances addictives). Elles sont innombrables ! J'en donne quelques exemples dans Et si on parlait des miracles (Presses de la renaissance).

Mais, rassurez-vous, si je me préoccupe de ce que l'arbre du miracle ne cache pas la forêt des guérisons, l'essentiel du travail du Bureau médical reste de documenter toutes les guérisons déclarées en vue de retenir celles qui pourront édifier la communauté des croyants. Il y en a. Et il y en aura encore, parce que Dieu donne et donne encore.

Le docteur Patrick Theillier est médecin permanent du Bureau médical des sanctuaires de Lourdes, auteur de Et si on parlait des miracles... (Presses de la Renaissance, 12,10 €/9,99€ sur Décryptage)

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