Article rédigé par Hélène Bodenez, le 08 janvier 2010
La scène est saisissante : dans le film catastrophe 2012-La fin du monde, sous le Jugement dernier de la chapelle Sixtine, les cardinaux en prière espèrent une improbable issue. Quand survient le tremblement de terre annoncé, une faille zèbre symboliquement la voûte fameuse, entre le doigt de Dieu créateur et celui d'Adam. Adam s'éloigne de Dieu dans un fracas épouvantable — toute une catéchèse... pour revenir au catéchisme !
Puis on assiste médusé à l'image forte : le dôme de la basilique Saint-Pierre s'écroule et emporte la foule en prière sur la place historique. On ressort de cette fiction éprouvé, méditant l'écroulement symbolique de la foi dans nos pays occidentaux.
Janvier 2010 : l'année nouvelle revient avec son cortège d'espérances. Nouvelle décennie. Dix ans après le Grand Jubilé et ses grandes promesses, que reste-t-il des bonnes résolutions ? Serait-il possible d'enrayer ce qui pourrait paraître inéluctable, un pessimisme coupable ? Oui, la foi nous le commande. Le feu de la foi peut encore se propager grâce à ses témoins. Quel chemin emprunter ? En ces jours nouveaux qui viennent, l'évangélisation est plus qu'un devoir, une urgence, la transmission se fait obligatoire. La capacité de la foi chrétienne à se communiquer est si grande. Parler de la foi sans présomption, de manière intelligente, c'est possible.
L'urgence d'une présentation organique de la foi
Car la foi s'articule de manière raisonnée. Benoît XVI dans sa dernière audience de l'année du 30 décembre 2009 rappelle l'existence d'un outil majeur, mis pourtant de côté systématiquement à tort, alors que c'est un trésor.
Je désire souligner que la présentation organique de la foi est une exigence incontournable. En effet, les vérités de la foi s'éclairent réciproquement et, dans leur vision totale et unitaire, apparaît l'harmonie du plan de salut de Dieu et la place centrale du Mystère du Christ. [À l'exemple de Pierre Lombard], j'invite tous les théologiens et les prêtres à garder toujours à l'esprit toute la vision de la doctrine chrétienne, contre les risques actuels de fragmentation et de perte de valeur des vérités individuelles.
Le catéchisme de l'Église catholique ainsi que le Compendium du même catéchisme, nous offrent précisément ce cadre complet de la Révélation chrétienne, à accueillir avec foi et gratitude. Je voudrais donc encourager chaque fidèle et les communautés chrétiennes à profiter de ces instruments pour connaître et approfondir les contenus de notre foi.
Ces lignes rejoignent la tradition dans ce qu'elle transmet de plus essentiel. Trois connaissances sont de fait nécessaires à l'homme pour son salut : la connaissance des vérités qu'il doit croire (le Credo), la connaissance des vérités qu'il doit désirer (le Notre Père et le Je vous salue Marie) et la connaissance des vérités qu'il a le devoir d'accomplir (les commandements).
L'Église poursuit son chemin
Promulgué au lendemain de la mort de Jean-Paul II par Benoît XVI, L'Abrégé du catéchisme de l'Église catholique
(Le Cerf, 2005) se présente comme un vade-mecum qui embrasse les fondamentaux de la foi catholique. Bref, clair et structuré, il permet par des mots justes que foi et intelligence se rencontrent sans s'opposer. La connaissance qu'il donne fait approcher la vérité de Dieu et son mystère de vie et d'amour par le dialogue simple d'une question et d'une réponse, qui favorisent l'assimilation et la mémorisation éventuelle du contenu.
Le compendium présente l'unité de la foi catholique par un instrument dense et exigeant. 1/ La profession de foi avec les différents articles du Credo. 2/ La célébration du mystère chrétien avec la place des sacrements de l'Église, la vie même que Dieu communique. 3/ La vie dans le Christ avec la vocation de l'homme, les dix commandements. 4/ La prière chrétienne avec notamment le Notre Père.
Comme le conclut le Saint Père qui, jeté à terre le soir de Noël, ne s'est pas écroulé, continuant son chemin comme l'Église le fera jusqu'à la fin des temps (quoiqu'en dise 2012), la foi apparaîtra ainsi comme une merveilleuse symphonie, qui nous parle de Dieu et de son amour et qui sollicite notre ferme adhésion et notre réponse concrète .
Pas de meilleurs vœux que ceux-là pour 2010 : face à la voie du doute contemporain, au déterminisme ambiant, l'espérance vraie ne déçoit pas, c'est la seule certitude accessible à l'homme moderne assailli par les nouvelles peurs collectives. 2012 peut passer. Le catastrophisme n'est pas une espérance.
Nota : cet article n'est pas ouvert aux commentaires.
***