Article rédigé par La Fondation de service politique, le 24 septembre 2008
Résumé : Les termes de la controverse : créationnistes et évolutionnistes s'opposent sur l'origine de l'homme mais se rejoignent sur une même confusion des savoirs. L'enjeu est d'abord celui de la méthode.
D'OU VIENT L'UNIVERS ? Y a-t-il un Dieu Créateur qui agit hors des lois naturelles ? Est-ce une évolution due au hasard et à la nécessité qui a donné l'homme ? À ces questions aussi légitimes que lancinantes, les réponses se sont fondées autant sur des mythes que sur la religion ou encore sur une réflexion philosophique. À son tour, la science, fondée sur l'analyse rationnelle et la possibilité d'un dialogue organisé par la reproduction d'expériences décisives et la déduction de conclusions vérifiables, s'est emparée de ces interrogations majeures.
Aux États-Unis, le débat entre évolutionnistes et créationnistes a rebondi . Les créationnistes défendent une lecture littérale du récit biblique de la création du monde : si l'homme descend du singe, Adam ne serait pas une création divine. En contestant la théorie de Charles Darwin démontrant notamment que l'espèce humaine est le fruit d'une longue évolution, certains mouvements fondamentalistes chrétiens cherchent à imposer dans l'enseignement scolaire la théorie du dessein intelligent de Dieu . Le débat dépasse alors la discussion scientifique et philosophique pour devenir une véritable thématique politique et morale : quelle thèse scientifique doit-on enseigner à l'école ?
Ce qui est marquant, c'est que cette dialectique se développe sur le fond d'un amalgame des savoirs. D'abord, un travail de confusion épistémologique présente la théorie darwinienne de l'évolution non plus comme une théorie scientifique, mais comme une idéologie, une philosophie naturelle, ou une position métaphysique qui pliera les faits à son impérieuse nécessité . De leur côté, les universitaires américains défenseurs du dessein intelligent, créditent le fait que le courant métaphysique ouvert aux discussions rationnelles peut également faire l'objet d'un programme de recherches en procédant à une critique hypertrophiée du darwinisme. Mieux encore, l'ambition de certains créationnistes et néo-teilhardiens est de vouloir rendre compatibles les résultats de la science avec les dogmes religieux, créant ainsi par souci apologétique et par volonté de prouver les vérités de la foi, une nouvelle alliance entre science et spiritualité. Dans tous ces cas, la science risque d'être mise au service de l'idéologie et lui devenir ainsi un instrument totalement subordonné. En recourant à la science dans son interprétation littérale des textes de la Genèse, le créationnisme est amené à construire ses données de toutes pièces.
[Fin de l'extrait] ...
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