Article rédigé par , le 11 septembre 2008
Pauvre droite française qui, depuis sa défaite éclair du printemps 1997, n'en finit pas d'ignorer la voix des Français comme pour plaire toujours plus à ses adversaires. Comment est-elle tombée si bas? Comment peut-elle rebondir ? Normalien et énarque, Roland Hureaux la connaît bien (il a été exclu du RPR en 1996 pour "excès de gaullisme", affirme-t-il).
Selon lui, la principale cause de ses échecs à répétition est qu'elle s'incline devant la supériorité morale de la gauche et qu'elle rêve de lui ressembler. Ainsi, aujourd'hui, la droite n'est ni nationale (elle s'accorde avec les socialistes pour construire l'Europe), ni morale (par crainte d'être vieux jeu), ni même libérale (elle n'a cessé d'augmenter les prélèvements obligatoires).
Vidée de tout programme, comment pourrait-elle convaincre durablement les électeurs de son utilité ? Elle y parviendra d'autant moins qu'elle ne sait pas renouveler ses dirigeants en faisant élmerger de réels esprits libres et de grande envergure. Enfin, elle cède à la puissance d'intimidation d'une nouvelle cléricature, qui, en diabolisant le Front national, parvient à la priver en partie de ses électeurs... Bref, face à la gauche, la droite capitule. Quand elle gagne des élections, c'est comme par défaut. C'est ainsi que l'on aboutit à la pensée unique, celle des technocrates qui courent dans une sorte de délectation suicidaire vers leur prochaine défaite.
D'après Guy Rossi-Landi.
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