Article rédigé par , le 11 septembre 2008
Frédéric Aimard, le rédacteur en chef de France catholique, et Samuel Pruvot, son adjoint, nous proposent un thème, qui devient ainsi le programme éditorial de cet hebdomadaire. France catholique, dont on salue avec plaisir la vitalité et l'originalité, a le ferme propos d'avoir part à la nouvelle évangélisation, c'est un gage de réussite.
Mais de quoi s'agit-il ?
L'expression a Jean-Paul II pour inventeur et pour promoteur. L'évangélisation est toujours neuve, tant par l'Évangile dont la richesse divine est inépuisable, que par la succession des générations humaines qu'elle doit atteindre. Mais aujourd'hui, la nouveauté vient aussi des changements radicaux survenus dans le monde où les valeurs traditionnelles (chrétiennes ou non) sont largement déconsidérées, même dans des régions qui paraissent protégées. Les médias et les moyens de transport ont diffusé les contre-valeurs qui prennent leur origine le plus souvent en Occident, et qui ont provoqué une révolution sans précédent. A cet égard, on se reportera au livre de Jacques Bichot et Denis Lensel, Les autoroutes du mal, (Presses de la Renaissance, 2001, 380 p., 23 euro), où sont analysées les structures du péché, et qu'il faut avoir lu en parallèle avec la présente enquête pour avoir les deux faces - négative et positive - de la question.
Les auteurs donc enquêtent sur bien des aspects principaux de l'évangélisation. Chaque lecteur pourra choisir son chapitre, pour en faire son domaine d'intérêt et d'activité, mais aussi pour en faire l'objet de sa prière. Il y en a pour tous et pour tous les goûts. Notons la place accordée à la liturgie comme facteur d'évangélisation. Notons aussi qu'on n'a pas oublié d'interroger les évêques, puisqu'ils sont les premiers responsables dans ce domaine. Retenons encore l'analyse faite par Damien Le Guay du contexte intellectuel français qui paraît défavorable aux catholiques. Une place spéciale revient au très bel article du Père Daniel-Ange, qui présente " Jeunesse Lumière ". Les jeunes peuvent se détruire les uns les autres. Ils peuvent aussi devenir, et ils doivent l'être, les évangélisateurs des garçons et des filles de leur âge. Point n'est besoin pour cela d'avoir fait de longues études, ni d'avoir eu une enfance protégée baignant dans la piété. Si l'on " donne l'essentiel " aux jeunes, et qu'on les envoie en mission, on assiste alors à une profusion de miracles de la grâce. Enfin, s'il fallait retenir un secteur privilégié, nous mettrions volontiers en avant l'enseignement primaire et secondaire. L'Église doit sans tarder se réinvestir dans les écoles et les collèges, et susciter des vocations nombreuses d'éducateurs. C'est à eux en effet qu'il revient l'honneur de seconder les parents et d'évangéliser les jeunes en les aidant à réaliser dans le concret, au jour le jour, l'unité de leur personnalité, où le profane et le religieux doivent s'harmoniser.
Dans son exhortation apostolique pour l'entrée dans le 3e millénaire, Tertio millenio ineunte, le Saint-Père nous a donné le conseil d'aller au large, comme si le monde commençait aujourd'hui. Nous devons croire que le Pape nous conduit de manière infaillible. Le monde du 3e millénaire est inconnu, il nous paraît entièrement nouveau, il est à construire sans que nous ayons de vrais repères sur l'avenir ni même des estimations raisonnables. Tâche difficile, mais exaltante et belle, et qui mérite que nous lui donnions toute notre vie. Voilà un livre tonique, bien fait pour entretenir l'espérance et l'esprit combatif. Tout homme est appelé à travailler à la nouvelle évangélisation, et ainsi à ajouter des chapitres à ce livre, d'une part en se laissant évangéliser, et d'autre part en secondant activement, avec foi, amour et espérance, l'action de l'Esprit Saint.
Dom Jacques-Marie Guilmard, moine de Solesmes
(c) France catholique
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