Article rédigé par , le 11 septembre 2008
TOUCHE PAS A MA MERE,
Marie, Vierge toujours
Lu par Hélène Bodenez*
Après son Jésus, Jacques Duquesne avait persévéré dans l'intention de choquer le peuple des croyants avec son essai historico-scientifique intitulé Marie (Plon).
Rappelez-vous : dans sa publicité Europe1 présentait le livre comme "la véritable histoire" ! L'Express et le Point avaient vite relayé les erreurs de cet invité permanent des plateaux de télévision, avec un empressement qui n'eut d'égal que le péremptoire d'un auteur devenu plus que suspect par un appui médiatique généralisé.
"Soupçonner ceux qui soupçonnent..."
Réponse à un acte d'accusation
L'entreprise de mise en accusation de l'Église et de sa belle tradition, avec travail de sape du dogme marial en bonne et due forme, avait pris un tour particulièrement odieux puisque la sortie du livre avait utilisé le voyage de notre bien-aimé Jean-Paul II à Lourdes. Le pape pèlerin y venait réaffirmer en évêque garant du dépôt de la foi, en fils également d'une mère splendide, que l'Immaculée Conception et l'assomption de la Vierge Marie sont liés. Avec Marie, "la véritable histoire", c'est l'inverse que Jacques Duquesne entend asséner et distiller avec force soupçons, abstractions et réductions systématiques du mystère, en une orchestration pompier hors pair. N'oublions pas non plus que le livre à Noël s'était trouvé en bonne place dans toutes les librairies "catholiques" ...
Même couverture immaculée, même bleu marial, titre en une police de caractère identique à celle du livre de Duquesne : la voilà la réponse qui se lève tonique à cet acte d'accusation insupportable ! On connaît bien la ferveur de Daniel Ange, son lyrisme fougueux ; son livre est "un cri de souffrance", celui des sans voix, blessés d'une atteinte cruelle. Touche pas à ma mère se donne énergiquement comme le droit de réponse à ce qui est considéré comme une diffamation.
Préfacé par Mgr Henri Brincard, dont on sait la piété mariale depuis longtemps et notamment dans le diocèse du Puy consacré à Notre-Dame, le livre de Daniel Ange est dédié au cardinal Journet, au cardinal von Balthasar, au père Marie-Dominique Philippe, au cardinal Schönborn, au cardinal Ratzinger bien sûr "devenu Benoît XVI, pour la plus grande joie de l'Église, du ciel et de la terre, et que nous accueillons des mains de la mère de Dieu, comme un don de son cœur"... "Et surtout à notre "saint" Jean-Paul II, véritable Docteur de l'Église". Tous des fils de Marie.
Six chapitres pour "dépasser l'erreur" et faire "briller" la splendeur de la vérité transmise depuis des siècles de foi. Dépasser la polémique également.
Un premier chapitre vigoureux d'abord, très informé, où les notes de bas de page se lisent avec un intérêt soutenu tant les précisions qui y sont apportées éclairent la stratégie grossière de celui que Daniel Ange nomme "l'A." ou "J. D." tout au long de pages décidément roboratives. Où l'on se rend compte d'ailleurs que les rectifications furent nombreuses, de la note épiscopale des évêques de France lors de leur assemblée à Lourdes à la réaffirmation du dogme par le père Bernard Sesboüé, s.j., avec Marie, ce que dit la foi (Bayard).
Dépasser la polémique ensuite avec les chapitres suivants pour contempler le mystère tel que "révélé", "transmis", "vécu", "chanté". Daniel Ange pourfend la sottise, rectifie ce qu'autrefois on n'aurait pas mis une seconde à qualifier d'hérésie, creuse le donné d'un mystère insondable, lumineux et glorieux, s'émerveille avec ces phares que furent Bernard de Clairvaux, Cyrille d'Alexandrie et tant d'autres contemplatifs.
Quoi qu'en dise "l'A", Marie, est né sans tache, Vierge toujours, "vraie" femme, "vraie" mère et "mère de Dieu", Marie Theothokos, Marie, mère dont le fils est Jésus ; ce Jésus qui n'est pas, contestons-le avec Daniel Ange, "l'Esprit-Saint qui s'incarne" !
Quant à la figure de Joseph, elle apparaît magnifique comme assumant "la paternité juridique et spirituelle de Jésus", figure de sainteté que tant de croyants aiment au lieu de la soupçonner sans cesse. À l'image défigurée et tellement rebattue par notre catégorique revisiteur de l'histoire sainte, adversaire qui ne fait montre, ne soyons pas dupes, que d'une "érudition superficielle", Daniel Ange oppose la contemplation séculaire d'un Joseph, juste parmi les justes.
À propos des "frères de Jésus"
Daniel Ange vide enfin son sort à l'appellation "frères de Jésus" que Jacques Duquesne utilise avec une méconnaissance étonnante du contexte historique pour attaquer la maternité virginale de Marie. Les hérésies, toujours les mêmes en réalité, colportées en "ragots" de surcroît, réalisent sûrement leur mauvaise œuvre !
Entreprise apologétique accessible, indignée et droite que celle d'une voix d'un autre prophète Daniel, de l'an 2005 celui-ci, et criant plus que jamais dans le désert de l'"apostasie" généralisée, ainsi que le répétait gravement Jean-Paul II !
Merci Daniel-Ange.
Je vous ai rencontré la première fois au jubilé des jeunes à Rome en 1984, ces premières JMJ qui n'en avaient pas encore le nom. Lors de ces journées internationales, nous assistions, nous les Français, aux catéchèses à Sainte-Marie-Majeure. Quels souvenirs gravés en nos cœurs ! J'ai lu par la suite, Les saints de l'an 2000, pourquoi les massacrer ?(Saint-Paul). Alors, pour qu'enfin le massacre s'arrête, continuons de révéler avec vous toute la beauté, toute la profondeur mais surtout toute l'intégrité du mystère, de le transmettre à nos jeunes assoiffés qui ont tant besoin de mère !
Et pour que nos "avé" montent purs vers la "Mère du Soleil de Justice", crions, murmurons, chantons, avec vous Daniel Ange, à temps et à contre-temps, ce saint rap "Touche pas à ma mère !".
*Hélène Bodenez est professeur de lettres à Saint-Louis de Gonzague
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