Article rédigé par Atlantico, le 18 juillet 2024
Source [Atlantico] : Les premiers renforts étrangers, en provenance du Qatar notamment, sont arrivés pour aider la France à assurer la sécurité pendant les Jeux Olympiques et paralympiques.
Atlantico : Près de 1.800 membres de forces de sécurité intérieure venus d’une quarantaine de pays vont participer cet été à la sécurité des Jeux olympiques en France. Parmi eux figurent notamment des policiers qataris qui circulent en blindé léger. Pourquoi avons-nous été contraints d’avoir recours à des aides extérieures ?
Bertrand Cavallier : Depuis les années 2000, ces partenariats sur le plan sécuritaire à l’occasion de grands évènements sportifs se sont multipliés. La présence des policiers qataris s’inscrit plus particulièrement dans une démarche de réciprocité. Elle peut en effet être considérée comme une réponse courtoise à l’aide qui avait été apportée par les gendarmes français à l’organisation de la coupe du monde de football organisée en 2022 au Qatar. Ce partenariat ponctuel pour les Jeux olympiques ne demande pas forcément à être renouvelé. Sur un plan plus politique, et sur fond d’enjeux économiques d’importance, ce renfort témoigne de la relation étroite entre la France et le Qatar qu’illustre notamment depuis plus d’une vingtaine d’années la coopération soutenue entre la gendarmerie française et les forces de sécurité du Qatar.
Est-ce que le fait de faire appel au Qatar pour renforcer les effectifs pour assurer la sécurité lors des JO témoigne-t-il d’une éventuelle faille sécuritaire ou d’un manque de moyens de la part de la France ?
Cela n’est en aucune façon le signe d’une faille ou d’une fragilité sur le plan sécuritaire de la part de la France. Il y a d’autres contingents, pour un effectif total de 1850 personnels, qui viennent notamment de différents pays d'Europe pour aider la France sur le plan sécuritaire dans le cadre d’un partenariat. Cela permet de déployer un dispositif plus adapté pour assurer la sécurité des millions de visiteurs étrangers. Ces gendarmes (gardes civils, carabiniers…) et policiers étrangers seront en effet en grande partie engagés dans des missions de sécurité de proximité au plus près des sites des épreuves et dans les zones de transit. Evoluant dans le cadre de patrouilles mixtes avec des personnels français, ils pourront, par la pratique de la langue de visiteurs issus de leur pays, faciliter les contacts et éventuelles interventions. Ces partenariats se font couramment pour toutes les grandes compétitions sportives internationales. Dans le cadre des JO, ce dispositif a été systématisé et étendu à 42 pays.