Article rédigé par Conflits, le 10 juin 2024
Source [Conflits] : Isolée face à l’Azerbaïdjan, ayant perdue le soutien de la Russie, l’Arménie se retrouve esseulée dans un environnement sécuritaire dangereux. Entretien avec Gevorg Melikyan pour tisser les pistes d’un avenir possible.
Gevorg Melikyan a été conseiller en politique étrangère de l’ancien président arménien Armen Sarkissian de 2018 à 2022. Il est également le fondateur du Armenian Institute for Resilience & Statecraft. Propos recueillis par Henrik Werenskiold. Traduction de Conflits.
Que pensez-vous de l’ouverture de l’Arménie à l’Occident ? Que pensez-vous des soldats de la paix ou des gardes-frontières de l’Union européenne qui y ont été envoyés récemment ?
La présence et le rôle de la mission de l’UE en Arménie (AMUE) sont en effet très importants, bien que son impact et sa fonctionnalité soient souvent exagérés et surestimés en Arménie. L’Arménie devrait soutenir la mission et reconnaître son importance, car elle procure un sentiment de sécurité aux habitants et possède la capacité de vérification des faits nécessaire pour détecter les violations des frontières souveraines de l’Arménie par l’Azerbaïdjan. Cependant, il existe une idée fausse fondée sur l’hypothèse erronée – promue également par plusieurs « experts » locaux pro-gouvernementaux – selon laquelle la présence d’une mission civile peut empêcher l’Azerbaïdjan d’attaquer militairement l’Arménie. Bien que la mission puisse réduire la probabilité de nouvelles agressions et ajouter une couche supplémentaire de sécurité, les décisions de lancer des attaques militaires par des dictatures comme l’Azerbaïdjan ou la Russie ne sont pas influencées de manière significative par la présence ou l’absence de telles structures civiles.
10/06/2024 01:00