Article rédigé par JDD, le 13 janvier 2024
Source [JDD] : RIPOSTE. Devant l’impuissance de son parti à endiguer la progression du RN, Emmanuel Macron voit dans Gabriel Attal le moyen de contrarier les ambitions de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.
Et si la martingale s’appelait Gabriel Attal ? Depuis 2017, les stratèges de Renaissance s’échinent à trouver la bonne formule pour faire refluer le RN. À l’approche des élections européennes, la nomination à Matignon de l’ancien ministre de l’Éducation nationale est accueillie avec un certain soulagement du côté de la majorité : « On ne va pas se mentir : tout ce qu’on a entrepris jusqu’ici contre le RN a fait un bide. Avec Attal, ça change la donne », veut croire un député Renaissance. « C’est notre meilleure arme », abonde son collègue Benjamin Haddad, soulignant sa capacité à investir des thèmes préemptés par le parti à la flamme : l’ordre et l’autorité, entre autres. La facilité avec laquelle il a réglé la question de l’abaya a contribué à renforcer cette image de fermeté.
Si le psychodrame de la loi immigration a mis au jour la fébrilité de ses troupes, Emmanuel Macron avait déjà pu constater les échecs successifs des stratégies de lutte contre le RN. À commencer par cette « task force » lancée à grand bruit par une quinzaine de parlementaires en avril dernier. Emmenée par la députée Laure Miller, cette cellule entend « décrédibiliser le RN de manière factuelle, souligner ses incohérences et son absence de colonne vertébrale », explique-t-elle. « Beaucoup de bruit pour pas grand-chose », maugrée un cadre du parti présidentiel.
13/01/2024 01:00