Article rédigé par Tribune de l'art, le 07 janvier 2024
Source [La tribune de l'art] : L’incendie qui a en partie détruit samedi dernier le château du Grand-Serquigny dans l’Eure est un drame. Mais une fois de plus, il s’agit d’un drame qui aurait pu être évité : toutes les conditions étaient en effet réunies pour qu’il survienne, et comme d’habitude tout s’est passé sous les yeux d’un ministère de la Culture qui ne remplit pas ses missions. Car quelle que soit l’origine de l’incendie, l’État qu’il représente a failli à de multiples reprises.
Constatons d’abord que ce monument n’était que partiellement inscrit : seules les façades et la toiture du château, ainsi que les deux pavillons d’entrée, les douves, le colombier et la « grande allée et [les] prairies qui s’étendent en avant des deux façades principales » l’étaient.
Une protection donc très insuffisante : un simple coup d’œil aux photographies du monument montre qu’il aurait dû être classé, pas seulement inscrit, et entièrement, pas partiellement. Cette pratique d’une protection des façades et toitures seules est désormais rarement pratiquée, on préfère qu’elle soit globale. Mais le ministère de la Culture ne s’est jamais penché sur la question d’une remise à jour globale des niveaux de protection.
Quant à classer ce monument, à défaut de le faire d’office, encore aurait-il fallu l’autorisation de tous les propriétaires, qui sont aujourd’hui une quarantaine…