Article rédigé par Economie Matin, le 29 novembre 2023
Source [Economie Matin] : Coup de théâtre au Niger : la junte au pouvoir donne carte blanche aux passeurs. Les migrants vont déferler encore un peu plus sur l’Europe en 2024.
Coup de théâtre au Niger : la junte au pouvoir, après avoir précipité le départ des troupes françaises du pays, (qui luttaient contre les groupes islamistes disséminés dans le Nord Sahel), vient de prendre une décision politique aux conséquences lourdes pour l'Europe et la France. Les migrants vont déferler encore un peu plus sur les rivages italiens et grecs, en 2024, après un passage par le nouveau "hub" que va devenir le Niger.
La loi nigérienne qui criminalisait le trafic de migrants est abrogée sine die depuis lundi soir, légalisant de fait ce business extraordinairement rentable. C'est la junte au pouvoir qui a pris cette décision. Un passeur peut gagner jusqu'à 20 000 dollars en une semaine, dans un pays où le salaire mensuel moyen dépasse péniblement les 250 dollars...
Lors de l'instauration de cette loi, en 2015, des milliers de migrants en transit par le Niger se sont retrouvés pris au piège, notamment dans la région d'Agadez. Le retour en grâce du business des passeurs, quasiment officialisé pour ne pas dire encouragé par les autorités nigériennes, va relancer la pompe à trafic d'être humains. Le flux de migrants qui débarquait jusqu'ici à Agadez tournait autour d'une centaine par semaine. Avant l'instauration de la loi en 2015, criminalisant le business des passeurs, on en comptait 350 par jour. Cela donne un indicateur précis de ce qui risque d'arriver dans les semaines et mois à venir.
Migrants : porte ouverte au chaos
Avec l'abrogation de cette loi, il y a fort à parier que la pompe à migrants va se réamorcer très vite, et que des centaines, voire des milliers de migrants, vont transiter par le Niger chaque jour, déterminés à traverser ensuite la Libye pour rejoindre finalement l'Europe par tous les moyens. Cette vague migratoire inévitable menace de submerger les frontières européennes dans les prochains mois, en particulier les ports grecs et italiens, déjà accablés par les arrivées incessantes de cette année.