Article rédigé par Atlantico, le 05 mars 2023
Source [Atlantico] : Les ingénieurs français s’expatrient de plus en plus, notamment dans le domaine des nouvelles technologies. Les jeunes diplômés français n'ont aucune difficulté pour se placer hors de France.
Atlantico : Un tweet a beaucoup fait parler à propos « de la mafia française de l'AI s'agrandissant d'année en année » aux Etats-Unis. On y cite « le père du deep learning », Yann Le Cun, les fondateurs de Hugging Face, Clément Delangue et Julien Chaumont, mais aussi « 11 des 14 créateurs de LlAmA publiés par Meta qui viennent de Polytechnique et de Normal Sup ». La France produit-elle des génies de l’IA ? Si oui, comment ?
Gilles Babinet : Il y a deux facteurs à prendre en compte. Nous sommes effectivement très bons pour former des individus qui excellent en mathématiques, malgré une école publique dont l'enseignement est déplorable dans cette discipline (avant-dernier dans le classement TIMSS). Nous sommes donc en mesure de former d'excellents mathématiciens, mais uniquement quelques dizaines ou centaines par an. À côté de cela, nous formons de bons ingénieurs, polycompétents et pragmatiques, ce qui peut être utile dans le machine learning. Ce n'est pas un hasard si, lorsque le MIT a été créé il y a environ un siècle, ils se sont inspirés de l’école Centrale et de Polytechnique. Faire du machine learning, c’est être bon en maths mais aussi comprendre des systèmes de nature assez différente : des architectures informatiques, des modèles de réseaux de neurones, etc. Cette double capacité crée des profils assez rares ; des ingénieurs indiens m’ont d'ailleurs récemment dit que c’était cette double compétence qui rendait les ingénieurs français uniques.
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05/03/2023 01:00