Article rédigé par Conflits, le 09 septembre 2022
Source [Conflits] : À la suite des élections présidentielle et législatives de 2022, de nombreux commentateurs ont mis en avant le clivage entre les ruraux et les urbains pour rendre compte des résultats du vote. Ce discours médiatique est produit principalement par des commentateurs qui pointent depuis des années, cartes à l’appui, le fossé – croissant – entre le vote des grandes villes et le vote d’une « France périphérique ». Il y aurait une opposition politique entre une France des métropoles, multiculturaliste, gagnante de la mondialisation et une France éloignée des grands pôles urbains, perdante de la mondialisation, subissant un déclin industriel et économique.
Mais existe-t-il véritablement deux France opposées sur le plan électoral ? Si tel est le cas, l’origine de cette fragmentation est-elle essentiellement liée au contexte économique local ou à la composition de ces territoires ?
Dispersion des populations selon les territoires
Il est vrai que les cartes et les données sur les gradients d’urbanité semblent corroborer cette hypothèse. Cependant, d’autres géographes minimisent au contraire l’effet prédictif de cette opposition géographique. Pour eux, derrière les espaces de vie, se cacherait une réalité sociale plus complexe de nature à impacter le vote.
En effet, certains politistes et géographes mettent en avant depuis des années le rôle de la composition sociodémographique à un niveau très local pour rendre compte du vote.
La variation du vote en fonction du lieu de vie lors des derniers scrutins serait d’abord le résultat d’une dispersion de populations dotées de certaines caractéristiques comme l’appartenance à une catégorie socioprofessionnelle, l’âge, le niveau de diplôme ou le revenu. Le lieu de vie ne serait alors que l’arbre qui cache la forêt.
Retrouver l'intégralité de l'article en cliquant ici
09/09/2022 23:00