Article rédigé par Boulevard Voltaire, le 15 mars 2022
À neuf mois des élections de mi-mandat (ou midterms, en anglais), le 8 novembre prochain, les sympathisants du Parti démocrate s’affolent, aux États-Unis, tant il y a urgence. En effet, à l’impopularité profonde de Joe Biden, ajoutez crises internes et inflation ; tous les éléments sont réunis pour une victoire du camp républicain.
Et l’histoire de ces dernières années semble aller dans ce sens. Historiquement, le parti au pouvoir perd des sièges au Congrès (Chambre des représentants et Sénat, actuellement à étroite majorité démocrate) lors du premier mandat d’un président. Ce fut le cas pour Obama en 2010 et pour Trump en 2018. Cela sera donc vraisemblablement le cas pour Biden en 2022.
Retour sur les chiffres. L’agrégateur de sondages américains Real Clear Politics montre qu’en moyenne, aux États-Unis, l’approbation globale du président Biden est de 42 %, quand sa cote de désapprobation atteint 53 %. Sur sa gestion de l’économie, 38 % l’approuvent (57 % désapprouvent). Sur l’immigration, 33 % lui sont favorables (55 % en sa défaveur). Sur la politique étrangère, seuls 37 % le soutiennent (54 % désapprouvent). Mais les chiffres les plus inquiétants nous viennent de Gallup, institut réputé outre-Atlantique dans les statistiques. Il y a un an, Gallup constatait que les Américains se revendiquaient, dans leur ensemble, à 40 % républicains et à 47 % démocrates. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée. 47 % des Américains se considèrent républicains, face à 42 % de démocrates.
Du côté des donateurs, qui conditionnent le financement des campagnes électorales, une vague de pessimisme s’observe. Actuellement, 50 à 60 % des gros donateurs démocrates donnent pour les élections gouvernorales (auparavant peu attractives) de 2022 et non pour les élections du Congrès, comme d’usage. Ce groupe est en forte hausse, notamment dans les États dits stratégiques. Trente-six élections de gouverneurs se tiendront effectivement, en parallèle, en novembre prochain. Ce revirement soudain dans la destination des dons, au détriment des candidats pour la Chambre des représentants et du Sénat, signe l’aveu de l’échec annoncé des midterms. Les soutiens démocrates préfèrent miser sur le collège électoral… en vue d’un sauvetage in extremis de l'élection présidentielle de 2024 ?
À cette tendance, ajoutons que la gouvernance du Parti démocrate elle-même est en jeu, tant les conflits internes sont vifs et participent à l’inertie des réformes législatives. Chaque personnalité publique y va de son analyse. Pour Bernie Sanders, figure de l’extrême gauche - actuellement sénateur de l’État du Vermont -, le parti doit absolument changer de cap car il a tourné le dos à la classe ouvrière. À l’inverse, Hillary Clinton avance que le parti s’est orienté trop à gauche. Côté Barack Obama et Nancy Pelosi, l’enjeu de 2022 tient du message véhiculé ; il faut davantage mettre en avant les réalisations effectives. Pour d’autres, les attaques contre Trump doivent rester l’élément de langage prioritaire à court terme (stratégie gagnante pour 44 % des électeurs démocrates).
Les consultants politiques préviennent : la solution est d’avancer sur la partie législative, et très vite. Tout d’abord, sur une version du grand projet de loi « Build Back Better », vanté pendant les présidentielles, qui n’a toujours pas abouti. Ensuite, sur la réforme électorale en attente. Enfin, via des décrets exécutifs « faciles » à mettre en œuvre (cas, par exemple, de crédits d’impôts ou du report de la dette des prêts étudiants déjà effectué par Trump).
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