Article rédigé par LE FIGARO, le 28 janvier 2022
L'homme a profité de la facilité de la procédure pour devenir «femme», et obtenir une rente de vieillesse à 64 ans au lieu de 65.
Une démarche aussi incongrue que rentable. Le 5 janvier dernier, un sexagénaire du canton de Lucerne a changé de sexe à l'état civil, afin d'obtenir plus vite une pension de retraite. L'affaire a été rapportée par le Luzerner Zeitung et plusieurs autres médias suisses.
Depuis le 1er janvier 2022, il est possible en Suisse de changer de sexe auprès de l'administration en passant par une procédure simple. Un entretien de dix minutes suffit, au cours duquel la «capacité de discernement» de la personne est vérifiée. Après le versement d'une somme de 75 francs d'enregistrement, le changement est acté aux yeux de l'État.
Une facilité déconcertante qui laissait déjà entrevoir des possibilités d'abus, les hommes pouvant devenir «femmes» pour éviter le service militaire obligatoire. Mais aussi pour toucher plus tôt la rente dite AVS (assurance-vieillesse et survivants), versement de retraite de base, créée en 1925 et allouée aux femmes à 64 ans, et aux hommes à 65 ans. C'est cet objectif qui a été évoqué par le Lucernais, par ailleurs connu dans le canton pour ses «provocations», selon 20Minutes.
La peur de l'état-civil : être accusé de «transphobie»
L'administration n'est à ce jour pas revenue sur le dossier. 20Minutes Suisse cite des consignes données aux officiers d'état civil de ne pas «rechercher activement» les abus et ce, même en l'absence de toute certification médicale. Enfin, les médias suisses soulignent la crainte des responsables administratifs de se voir accuser de «transphobie», qui les pousserait à se montrer peu regardants et donc à accepter toutes les demandes de changement de sexe à l'état civil.