Article rédigé par fsspx.news, le 03 décembre 2021
Source [fsspx.news] Lors d’une récente intervention au Club Valdaï, regroupant près de 300 participants russes et étrangers issus du monde académique, de la politique et des médias, Vladimir Poutine a lancé une charge inédite contre les idéologies progressistes véhiculées par un Occident sécularisé.
« Méfiez-vous d’en arriver là où les bolcheviques avaient prévu d’aller jadis : un pas de plus et vous y serez. » Le moins que l’on puisse dire, c’est que le président de la Fédération de Russie ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de dénoncer le progressisme ambiant.
C’est le 21 octobre 2021, à Sotchi en Crimée – tout un symbole – que se sont ouvertes pour quelques jours les rencontres annuelles de l’influent Club Valdaï, un forum de discussion international consacré à la place de la Russie dans le monde, avec comme invité d’honneur, Vladimir Poutine en personne.
D’emblée, le maître du Kremlin s’en prend à la cancel culture – ou culture de l’effacement des valeurs traditionnelles – qui semble avoir contaminé l’Occident :
« Certains, dans les pays occidentaux, sont sûrs que l’effacement agressif de pages entières de leur propre histoire, la discrimination inversée de la majorité dans l’intérêt des minorités ou l’abandon de notions de choses aussi fondamentales que la mère, le père, la famille ou même les différences entre les genres, constituent, selon eux, les jalons du mouvement vers un renouveau social », ironise-t-il.
Avant de lancer à l’adresse des progressistes : « c’est leur droit de professer cela, ne nous en mêlons pas, nous leur demandons seulement de ne pas trop s’en prendre à notre maison ». En substance, l’ours russe, s’il se sent menacé dans son existence et son mode de vie, saura sortir ses griffes.
Plus audacieux, le parallèle que Vladimir Poutine établit entre le progressisme actuel et le totalitarisme communiste :
« Après la révolution de 1917, les bolcheviques, s’appuyant sur les dogmes de Marx et d’Engels, ont déclaré qu’ils changeraient les voies et coutumes existantes et pas seulement les coutumes politiques et économiques, mais aussi la notion même de morale humaine et les fondements d’une société saine.
« La destruction de valeurs séculaires, de la religion et des relations entre les gens, jusqu’au rejet total de la famille, tout cela a été jadis proclamé au nom du progrès. (…) Cela ressemble à ce à quoi nous assistons aujourd’hui : la lutte pour l’égalité et contre la discrimination transformée en un dogmatisme agressif, à la limite de l’absurdité lorsque les œuvres de grands auteurs du passé, tels Shakespeare, ne sont plus enseignées dans les écoles ou les universités, parce que leurs idées sont considérées comme arriérées.
« A Hollywood, des notes de service sont distribuées sur la narration appropriée et sur le nombre de personnages de telle couleur et de tel sexe qui devraient jouer dans un film. C’est encore pire que le département agitprop du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique », s’amuse le chef de l’exécutif russe.
Sur l’idéologie du genre, Vladimir Poutine se fait plus incisif encore : « on pourrait évoquer certaines choses monstrueuses, comme lorsque les enfants apprennent dès leur plus jeune âge qu’un garçon peut devenir une fille, et vice versa. Les enseignants leur imposent en fait un choix. Ils le font tout en excluant les parents du processus et en forçant l’enfant à prendre des décisions qui peuvent bouleverser sa vie ».
« Appelons un chat un chat : tout cela frise le crime contre l’humanité, et cela se fait sous la bannière du progrès », tranche le président de la Fédération russe, qu’on ne manquera pas d’accuser, plus à l’Ouest, de donner dans la surenchère.
Vladimir Poutine répète son credo à temps et à contretemps : pour garantir le bien des sociétés, et surtout de la Maison Russie, il s’agit de s’appuyer sur une « tradition éprouvée » et de mettre en œuvre un « conservatisme optimiste ».
Un souffle de bon sens qui préservera la Russie du délitement qui mine l’Occident vieilli.