Article rédigé par Le Figaro, le 26 octobre 2021
Source [Le Figaro] La mairie a autorisé les mosquées de la ville à lancer l’appel à la prière le vendredi, une initiative qui divise.
C’est le son lointain et familier des cloches qu’on surprend en se promenant dans le paisible quartier d’Ehrenfeld, probablement celles de l’église baptiste de la Stuppstrasse, toute proche. À ce tintement métallique et rituel, pourrait bientôt se superposer, chaque vendredi, entre midi et 15 heures, l’appel du muezzin à la prière, diffusé par la Mosquée centrale établie à deux pas.
Le même régime est censé s’appliquer à la quinzaine de mosquées que compte la cité rhénane. Ainsi en a décidé Henriette Reker, la maire sans étiquette de la quatrième ville d’Allemagne, au motif que dans une ville aussi diverse que Cologne, les signaux de reconnaissance des deux religions du Livre, chrétienne et musulmane, s’équivaudraient. «Je suis heureuse que nous prenions en compte les intérêts religieux justifiés des nombreux musulmans de notre ville cosmopolite, et que nous nous engagions en faveur de la liberté confessionnelle protégée par la Constitution», a déclaré l’édile le 7 octobre.
Dans l’esprit d’Henriette Reker, dont 10% des administrés sont musulmans, son message se suffisait à lui-même. Mais dans les faits, l’annonce a pris la population par surprise, ouvrant la voie à la polémique. Bien que situé à des années-lumière des querelles identitaires occupant la France, le débat bouscule les certitudes allemandes, dans un pays où les sujets de l’identité nationale et de la laïcité restent difficiles à appréhender. En début de semaine, sous la pancarte «la laïcité plutôt que l’appel du muezzin», une vingtaine de personnes ont manifesté devant la mosquée d’Ehrenfeld, dont plusieurs femmes réfugiées politiques et musulmanes. Selon un sondage de l’institut Insa, 61 % des Allemands se déclarent hostiles à l’initiative de la maire de Cologne.
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26/10/2021 10:00