Article rédigé par François Billot de Lochner, le 07 septembre 2021
Valérie Pécresse fait partie, si l’on en croit les grands médias, des candidats favoris pour l’élection présidentielle de 2022, susceptible de l’emporter aux primaires de la droite en tenant tête à Xavier Bertrand, et de faire jeu égal avec Emmanuel Macron dans une configuration de second tour. C’est une femme, elle est moderne, elle a claqué à temps la porte des Républicains, prouvant par là qu’elle n’était pas une « extrémiste », tout en étant capable de faire vibrer la corde sensible de la fermeté sur l’immigration au bon moment, bref, certains lui donneraient le bon Dieu sans confession.
Dans ces conditions, nous ne pouvons que tirer, encore et encore, la sonnette d’alarme car les dangers de sa candidature sont sans limites. Nous savions qu’elle était capable de toutes les compromissions sur le plan moral, et nous l’avons rappelé à maintes reprises dans ces colonnes. Mais le dossier vient s’alourdir avec l’épineuse question de l’éolien, dont elle est l’une des plus ferventes avocates. Avocate d’un développement éolien dont Fabien Bouglé, dans un livre-réquisitoire implacable, démontre avec brio le côté mafieux…
Sa devise en la matière : « sortir du nucléaire », une sorte de mantra dont se repaissent tous les candidats… dans le vent, niant l’implacable réalité, à savoir qu’il ne saurait y avoir de véritable transition écologique, compte tenu de l’état d’avancement de nos sociétés, sans recours à l’énergie nucléaire si l’on veut faire baisser les fameuses émissions de CO2. En effet, le développement de l’éolien ne suffit pas, et doit s’accompagner de la construction de centrales à gaz relais… ce qui a pour effet, en bout de course, d’augmenter les gaz à effets de serre, ce que reconnaît le ministère de la Transition écologique lui-même, dans un rapport paru l’an passé sur la « stratégie bas carbone ».
Au mois de juillet, le journal L’Incorrect révélait, dans un dossier fourni, les curieuses convergences observées à l’époque où Valérie Pécresse était ministre du Budget et son mari, président d’Alstom Renouvelables. En politique, les hasards sont rares, et les coïncidences ne sont jamais gratuites. Jérôme Pécresse, grâce au coup de pouce de l’Etat, a pu bénéficier alors d’un formidable encouragement à un plan de développement de l’éolien en mer, obtenant miraculeusement la levée de tous les blocages administratifs qui l’empêchaient jusque-là. Peu importe que les projets se heurtent à des obstacles toujours plus hauts, comme c’est le cas autour du parc éolien de la baie de Saint-Brieuc qui est en train de cristalliser une opposition d’envergure : il y en a qui finissent toujours par tirer leur épingle du jeu, et Jérôme Pécresse est de ceux-là.
Alors que l’opinion française se montre de plus en plus sceptique à l’égard de l’éolien, il serait fâcheux que la droite gouvernementale se choisisse comme égérie l’une de celles qui a le plus contribué à l’extension des éoliennes dans notre beau pays… et qui ne manquera pas d’appuyer sur la pédale d’accélérateur si elle parvient au pouvoir, ce qu’à Dieu ne plaise.
Pareille à une feuille portée par le vent, Valérie Pécresse oscille au gré des opportunités, des scandales, des retournements de situation, et de ses intérêts. Mais le vent n’est pas l’énergie qui sortira notre France du marasme !
François Billot de Lochner