Article rédigé par François Billot de Lochner, le 13 juillet 2021
Si la matière économique est généralement considérée comme une science, nombre d’intellectuels considèrent que l’expression « science économique » est inadaptée, compte tenu du fait que l’économie repose sur des facteurs politiques, sociaux, moraux, psychologiques ou culturels, qui ne sont pas, à proprement parler, scientifiques.
Cela dit, des critères d’analyse objectifs permettent d’analyser objectivement la situation économique d’un pays, et donc d’établir des prévisions, certes imparfaites, mais qui peuvent et doivent constituer des outils de pilotage indispensables. Il s’agit notamment de ce que l’on appelle les critères macro-économiques, boussoles solides d’analyse et de prévision.
À cet égard, les déclarations économiques du président de la République, hier soir, révèlent une fois de plus, si cela était nécessaire, son incompréhension profonde des mécanismes économiques. En effet, comment peut-il affirmer que l’économie française se porte bien, et même mieux que nombre de pays, quand, à l’évidence, notre situation est catastrophique ? Reprenons simplement quelques indicateurs macro-économiques clefs. La dette publique, qui frise les trois mille milliards d’euros, révèle que la France est en faillite. La dette privée n’a jamais été aussi élevée, et fragilise considérablement les banques. Le commerce extérieur, qui sera à nouveau déficitaire en 2021 de soixante, soixante-dix ou quatre-vingt milliards d’euros, connaît une véritable déroute. La production industrielle s’écroule : elle ne représente plus que 10 % de la production intérieure brute, contre 25 % à la fin du siècle dernier. Le chômage, toutes catégories confondues, est supérieur à 30 % de la population active, niveau évidemment totalement insupportable. La France conserve la médaille d’or des prélèvements obligatoires, des taux d’imposition, des déficits sociaux.
Churchill, face à une situation aussi dégradée, aurait galvanisé sa population en promettant du sang et des larmes, mais en promettant qu’au bout de la route, le pays retrouverait son éclat économique. Macron, se mettant au niveau d’un élève de terminale, section économique, claironne que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, et qu’il prépare 2030 avec ardeur… Nous aimerions tant qu’il s’intéresse plutôt à 2021… Peut-être arrivera-t-il à faire passer son discours mensonger jusqu’aux élections présidentielles de 2022, car les instances européennes, et notamment la BCE, injecteront dans l’économie française autant de fausse monnaie qu’il le faudra pour qu’il soit réélu. Une fois cette réélection assurée, l’impitoyable réalité reprendra le dessus, et advienne que pourra. Cependant, il peut aussi y avoir des événements inattendus qui déclenchent un krach économique et financier d’une ampleur inouïe, avant le printemps 2022. Que ce soit avant ou après l’élection présidentielle qui s’annonce, et pour paraphraser Alain Peyrefitte : quand le krach s’éveillera, la France tremblera.
François Billot de Lochner