Article rédigé par Le Salon Beige, le 03 juin 2021
Source [Le Salon Beige] Dans Valeurs Actuelles, le père Danziec dénonce l’indignation sélective à l’encontre des catholiques, suite à l’agression de la procession à Paris.
Retrouvez un extrait ci-dessous :
[…] Davantage que cette violence consubstantielle à des idées sans foi ni loi, c’est le traitement médiatique de l’agression qui choque. Silence radio sur France Inter. Rien aux JT de TF1 ou de France 2. Lundi soir, la maire de Paris, Anne Hidalgo, n’avait toujours pas réagi. Les instinctifs de l’indignation semblent devenus bien sélectifs ou scrupuleux. Ni sportifs ni célébrités ne s’offusquent. De vulgaires tags sur une mosquée à Rennes font déplacer le ministre de l’Intérieur en personne sur les lieux dans la journée. Pour cette affaire, il lui faudra plus de vingt-quatre heures pour adresser, sur Twitter, ses « pensées » aux catholiques de France.
Cette retenue à défendre des catholiques pris à partie dans la rue, comment ne pas l’expliquer par une gêne identitaire ? Ceux qui nous gouvernent refusent de voir la fracture civilisationnelle profonde qui est en train de se creuser en France, fille aînée et humiliée de l’Église. Il n’empêche, les catholiques n’ont pas, eux, l’humeur sélective. Ils compatissent pour les affligés de tout poil. Tous et chacun sont dans leurs prières. Ils joignent les mains pour ceux qui sont dans la peine comme pour ceux qui sont dans la joie. Pour leurs bienfaiteurs comme pour leurs bourreaux. Ils prient pour le salut de leurs frères, malades ou bien portants, qu’ils soient juifs, athées ou musulmans. Non pas d’abord pour que leur prochain puisse vivre un grand bonheur matériel ici-bas, mais prioritairement pour qu’ils puissent vivre la vraie rencontre dans l’au-delà. Celle avec le Christ.
Le Seigneur avait déjà prévenu ses disciples : « Le serviteur n’est pas plus grand que le Maître. Comme ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi » (Jean 15, 20). Fort de cette conviction intime, le chrétien travaille à devenir un instrument de paix, à « mettre l’amour, là où il y a la haine » , selon la saisissante prière de saint François d’Assise. Cette posture évangélique, qui n’a rien perdu de son actualité, explique sans doute que l’Église, malgré ses propres déboires et ses insuffisances, a plus d’avenir que la violence antifa.
La Croix a même publié une tribune de catholiques pour condamner cette procession ! Quand ton frère a été agressé, n’oublie pas de cracher sur lui…
De son côté, le député de l’Oise Agnès Thill demandera une commission d’enquête sur les groupuscules d’extrême gauche. Elle explique dans L’Incorrect :
Nous avons en France tout un écosystème de groupuscules d’extrême gauche qui s’immiscent dans la vie publique en empêchant les uns de tenir des conférences, les autres de manifester de manière pacifique. Une proposition de résolution pour demander une commission d’enquête sur les groupuscules d’extrême droite avait été acceptée il y a quelques temps. Le député des Français de l’étranger Meyer Habib demandait également une commission d’enquête sur les groupuscules d’extrême gauche, ce qui lui a été refusé. Certes ils sont plus difficilement identifiables que certains groupuscules d’extrême droite, mais beaucoup sont déjà parfaitement identifiés.
Concernant l’agression de samedi, au-delà de son caractère inacceptable, c’est le silence médiatique quasi unanime qui me choque le plus, notamment sur les chaînes de service public comme France Inter, ou sur les médias généralistes comme Le Monde ou Libération. Ce silence est absolument odieux. Imaginez le tollé général si les victimes avaient été d’une autre confession, par exemple des musulmans qui font des prières de rue parce qu’il n’y a pas de mosquée dans leur ville. Le silence sur les agressions subies par les catholiques est franchement inquiétant. […]