Article rédigé par Le Parisien, le 14 mai 2021
Source [Le Parisien] Plus de 1000 roquettes tirées vers Israël, des frappes continues sur la bande de Gaza et au moins 58 morts : l’affrontement armé entre le Hamas et l’Etat hébreu ne donnait aucun signe d’apaisement.
Israël a connu dans la nuit de mardi à mercredi un accès intense de violences venues du ciel, mais aussi, de manière assez inédite, des rues des villes mixtes, où cohabitent d’ordinaire juifs et arabes. Ces violences font suite à un mois de tensions continues autour de l’expulsion programmée de familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est, puis d’affrontements entre la police, des manifestants et des fidèles venus prier sur l’Esplanade des Mosquées durant ce mois de ramadan.
Plus de 1 000 roquettes et obus de mortiers ont été tirés depuis la bande de Gaza sur le territoire israélien depuis lundi soir selon l’armée israélienne, qui a répliqué sur 500 sites gazaouis, causant la mort d’une quarantaine de personnes parmi lesquels 14 enfants. Si les militaires israéliens revendiquent l’élimination de cadres importants du Djihad islamique et de lanceurs de roquettes du Hamas, le ministère de la Santé de Gaza évoque des pertes civiles.
Par nos correspondants en Israël Stépane Amar et Pierre Simon Assouline
Le 12 mai 2021 à 17h09
Israël a connu dans la nuit de mardi à mercredi un accès intense de violences venues du ciel, mais aussi, de manière assez inédite, des rues des villes mixtes, où cohabitent d’ordinaire juifs et arabes. Ces violences font suite à un mois de tensions continues autour de l’expulsion programmée de familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est, puis d’affrontements entre la police, des manifestants et des fidèles venus prier sur l’Esplanade des Mosquées durant ce mois de ramadan.
Plus de 1 000 roquettes et obus de mortiers ont été tirés depuis la bande de Gaza sur le territoire israélien depuis lundi soir selon l’armée israélienne, qui a répliqué sur 500 sites gazaouis, causant la mort d’une quarantaine de personnes parmi lesquels 14 enfants. Si les militaires israéliens revendiquent l’élimination de cadres importants du Djihad islamique et de lanceurs de roquettes du Hamas, le ministère de la Santé de Gaza évoque des pertes civiles.
Le système de défense aérienne du Dôme de fer s’est trouvé débordé par des salves de plusieurs dizaines de roquettes lancées en tir groupé depuis Gaza lundi soir sur Tel Aviv, obligeant des milliers de personnes à courir aux abris. Cinq Israéliens, juifs et arabes, ont perdu la vie dans les villes de Lod et Rishon LeZion. Israël n’avait pas connu une telle intensité de violence venue du ciel depuis la guerre de Gaza en 2014, et dans ses rues depuis les émeutes de 2000, au début de la Seconde Intifada.
Ainsi, les villes de Haïfa, Beer Sheva, Dimona, Ramle, Akko (Saint-Jean d’Acre) ont connu des nuits de confrontations violentes et mal encadrées par des policiers apparemment dépassés. À Lod, une ville populaire judéo-arabe du centre du pays au taux de criminalité élevé, l’état d’urgence a été décrété après une nuit de violences durant laquelle des émeutiers arabes ont incendié trois synagogues, des dizaines de magasins et de voitures. Le maire de la ville, Yaïr Revivo, évoque une « Nuit de Cristal », durant laquelle des années d’efforts pour renforcer la cohabitation entre communautés auraient été sérieusement endommagées. Le président israélien, Reuven Rivlin, a dénoncé ce mercredi un « pogrom impardonnable ».
Dans différentes villes, des groupes juifs spontanés ou constitués par des groupes d’extrême droite ont sillonné les rues et ont cherché le contact avec des manifestants arabes, ou parfois avec de simples passants, comme à Haïfa, ou plusieurs blessés sont comptabilisés. Dans cette cité portuaire du nord d’Israël, sur une poignée de milliers de manifestants arabes, quelques centaines d’éléments seulement ont participé aux violences, alors que plusieurs drapeaux verts du Hamas flottaient au-dessus de la foule.
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