Article rédigé par Le Salon Beige, le 11 mai 2021
Source [Le Salon Beige] On comprend mieux la panique qui agite leurs ministres de tutelle, Gérald Darmanin et Florence Parly, à l’idée que Jupiter puisse leur reprocher de ne pas tenir leurs troupes.
Marine Le Pen s’enracine chez les forces de l’ordre. C’est la petite musique qui résonne plus fortement à chaque drame impliquant l’uniforme, et qui tétanise le pouvoir. Après le meurtre du brigadier Eric Masson à Avignon, Gérald Darmanin a appelé lundi à « la non-récupération politique », alors que la présidente du RN a annoncé dimanche que l’ensemble des cadres et élus de son parti se rendraient à la manifestation policière du 19 mai (…)
La petite musique reflète bien une réalité, comme en témoigne la dernière vague de l’enquête électorale française du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), réalisée par Ipsos du 9 au 15 avril 2021. Dans un volet de l’étude que l’Opinion dévoile en exclusivité, on découvre que policiers et militaires seraient 44 % à voter Marine Le Pen à la présidentielle de 2022, 24 % pour Xavier Bertrand et 20 % pour Emmanuel Macron. Au second tour de mai prochain, 60 % choisiraient Marine Le Pen face au Président sortant (…)
« C’est 60 % a minima », souligne Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS rattaché au Cevipof, responsable de l’analyse de ces données. Le chiffre est sans doute plus impressionnant encore dans les rangs : l’échantillon comprend des militaires, des policiers retraités et des gradés, ces trois catégories votant moins à l’extrême droite que les policiers de terrain. « Il existe une forte disparité car le vote est lié au niveau de diplôme et le milieu policier reste clivé entre les commissaires et les agents », relève Luc Rouban. De même, 51 % des policiers à la retraite voteraient Marine Le Pen face à Emmanuel Macron en 2022, mais 74 % des policiers actifs !