Article rédigé par François Billot de Lochner, le 11 mai 2021
Tel semble être le maître-mot de la folle compagnie des ministres macronistes devant le danger ou l’épreuve, bref, devant toute situation de crise dans laquelle la France se retrouve plongée… en partie, d’ailleurs, par leur incompétence et leur incurie.
Souvenez-vous, il y a un peu plus d’un an, Agnès Buzyn, ministre de la Santé de son état, prenait ses jambes à son cou en pleine pandémie pour aller jouer les belles Parisiennes à l’occasion des élections municipales : un moyen commode de rendre service à son parti en pleine déconfiture avec l’affaire Griveaux et du même coup d’esquiver les responsabilités afférentes au ratage en beauté du début de la crise du covid. Nous nous remémorons évidemment avec délices ses déclarations très assurées sur le contrôle parfait qu’avait la France de la situation…
Mais voilà que les ténors de la République en Marche remettent le couvert, et s’adonnent une nouvelle fois à ce petit jeu, à l’occasion des élections régionales. Le pays est à feu et à sang, les églises flambent, les policiers sont égorgés ou abattus à bout portant, des actes d’une barbarie inouïe se multiplient sur l’ensemble du territoire, bel et bien transformé en coupe-gorge, au sens propre du terme. Mais malgré cela, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, deux comparses unis par un pacte terrible au service du délitement de notre pays, n’ont rien de mieux à faire que de fuir leurs responsabilités ministérielles pour aller courir l’aventure et se présenter aux élections régionales et départementales. Pour des ministres régaliens, le dramatique état de notre pays devrait leur interdire un tel comportement.
Gérald Darmanin est ainsi candidat du côté de Tourcoing pour les départementales, tandis qu’Eric Dupont-Moretti, lui, représente la majorité gouvernementale dans le Pas-de-Calais. Point de hasard à cette double localisation nordique : il s’agit, évidemment, d’aller affronter le Rassemblement national, pour pouvoir, selon les termes de Dupont-Moretti, non pas « chasser sur les terres du RN, mais chasser le RN de ces terres. ». On appréciera la formule publicitaire : Monsieur Moretti n’est pas avocat pour rien…
Les Français sont donc ravis d’apprendre que tel est l’objectif du gouvernement. Protéger leurs concitoyens ? Ramener l’ordre ? Encourager la reprise du travail ? Faire respecter les forces de l’ordre ? Que nenni… tous ces objectifs, hautement louables en soi, ne valent rien dès lors qu’il s’agit de se mobiliser contre le Rassemblement national, une lutte symbolique qui est devenue l’alpha et l’omega du pouvoir en place et balaie sur son passage toute autre considération. Afficher avec aussi peu de scrupules ses arrière-pensées politiciennes est bien triste. Nous savions que les marcheurs étaient sans foi ni loi, sans feu ni lieu, sans honneur et sans paroles. Ils ne se donnent même plus la peine de le cacher.
Car Darmanin et son tandem Dupont-Moretti ne sont pas des cas isolés : en tout, ce ne sont pas moins de treize ministres et secrétaires d’Etat qui sont candidats, dont cinq comme têtes de listes. Un signe que La République En Marche est cruellement dépourvue de cadres locaux, et que ses ministres se fichent comme d’une guigne d’assumer leurs responsabilités gouvernementales.
Un gouvernement aussi irresponsable, au propre comme au figuré, ne mérite qu’une chose : être raccompagné, fermement mais sans équivoque possible, vers la sortie !
François Billot de Lochner