Article rédigé par Le Monde, le 20 janvier 2021
Source [Le Monde] Une partie variable de la rémunération des rédacteurs en chef dépend de leurs efforts de renforcement de la couverture des sujets européens.
« Diversité, visibilité, Outre-Mer, Europe ». Ce libellé, dont la deuxième partie peut paraître pour le moins énigmatique, décrit les objectifs assignés aux rédacteurs en chef de France Télévisions depuis quelques mois, et dont dépend désormais une partie, variable, de leur rémunération. Passons sur la diversité, qui laisse manifestement à désirer sur les chaînes publiques comme au sein de nombreux titres de presse, et dont on comprend bien les enjeux. Pour le reste, il faut l’avouer, l’objectif de nature éditoriale qui est ainsi assigné aux équipes dirigeantes de France Télévisions est plus surprenant.
Mais, c’est un fait, si l’outre-mer et l’Europe n’ont pas grand-chose à voir sur le fond, elles ont en commun d’être négligées dans le traitement de l’actualité par le groupe public. Quelles sont les raisons qui ont pu pousser le groupe présidé par Delphine Ernotte à vouloir « intéresser » financièrement ses équipes rédactionnelles à l’actualité européenne ?
Bruxelles est pourtant moins loin de Paris que Basse-Terre ou Fort-de-France, et c’est là que se décide une bonne part de ce qui deviendra ensuite la législation française. Mais force est de constater que, de manière générale, la télévision française se sent peu concernée par ce qui s’y passe. Sur les JT, à des heures de grande écoute, en effet, la matière communautaire est largement ignorée. Selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès, publiée en décembre 2019, ils n’y ont consacré que 2,7 % de leurs sujets – c’est-à-dire autant qu’à l’ONU… – en 2018.
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