Article rédigé par Le blog d'Yves Daoudal, le 15 janvier 2021
Source [Le blog d'Yves Daoudal] Voici une traduction (d'après la version anglaise officielle) du texte qu’a publié hier le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sur sa page Facebook.
Je suis né et j’ai été élevé parmi des gens pour qui la liberté était la valeur la plus précieuse. Si nous sommes si attachés à la liberté en Pologne, c'est parce que nous savons ce que ça fait quand quelqu'un essaie de la restreindre.
Pendant près de 50 ans, nous avons vécu dans un pays où il y avait la censure ; un pays où Big Brother nous disait comment nous étions censés vivre, ce que nous étions censés ressentir - et ce qu’il nous était interdit de penser, dire et écrire. C’est pourquoi nous regardons toutes les tentatives de limiter la liberté avec une telle anxiété.
L’un des synonymes de liberté, pour nous les Polonais, a toujours été l'internet, le média le plus démocratique de l'histoire, un forum où tout le monde peut s’exprimer. Un outil qui permet à chaque personne d'avoir un impact, à un degré inconnu jusque-là.
La liberté due à l'absence de régulation d’internet a de nombreux effets positifs. Mais il y a aussi des conséquences négatives : au fil du temps il a été peu à peu dominé par de gigantesques sociétés supranationales, plus riches et plus puissantes que beaucoup de nations. Ces sociétés traitent notre activité en ligne comme une source de profit et pour accroître leur domination mondiale. Elles ont aussi introduit leurs propres critères politiquement corrects, et elles combattent ceux qui s'y opposent.
Nous sommes de plus en plus confrontés à des pratiques dont nous pensions qu’elles appartenaient au passé. La censure de la liberté d'expression, qui fut du domaine des régimes totalitaires et autoritaires, revient aujourd'hui, mais sous une forme nouvelle, dirigée par des sociétés commerciales pour réduire au silence ceux qui pensent autrement.
La discussion consiste en un échange d’idées, ce n’est pas faire taire les gens. Nous ne sommes pas obligés d’être d'accord avec ce que nos adversaires écrivent, mais nous ne pouvons pas interdire à quiconque d'exprimer des idées qui n’enfreignent pas la loi.
Ce qui n'est pas interdit est permis. Aussi sur internet. Il n'y a pas de tolérance pour la censure, et il ne peut y en avoir. Aucune tolérance pour la censure d’Etat, telle que celle à laquelle fut confrontée la Pologne sous le communisme, ni pour la censure privée, telle que nous la voyons aujourd’hui. La liberté d’expression est la pierre angulaire de la démocratie – et c’est pourquoi nous devons la défendre. Ce n’est pas à des algorithmes ou aux propriétaires de gigantesques sociétés de décider quelles opinions sont correctes et lesquelles ne le sont pas.
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15/01/2021 07:00